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Projet Fugo: des ballons incendiaires contre les États-Unis

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Le seul précédent à une potentielle offensive de la Corée du Nord est l’attaque surprise de Pearl Harbor en décembre 1941, qui déclencha l’entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale. Mais s’agit-il vraiment de l’unique fois où le sol américain a été touché par des bombes ennemies ?

Premier bombardement sur une forêt trop humide

En septembre 1942, ce ne sont pas des îles du Pacifique qui sont touchées par les bombes japonaises, mais bien l’Oregon, sur la côte ouest des États-Unis. Le pilote Nobua Fujita, pilote d’un hydravion embarqué sur le sous-marin impérial I-25, lâche deux engins incendiaires sur l’État américain. Avec un résultat limité toutefois, l’incendie ayant été rapidement maîtrisé en raison des pluies qui avaient détrempé la forêt.

Le projet Fugo : 10 000 ballons incendiaires portés par les vents

Mais c’est un projet bien plus audacieux que les Japonais mettent en place en 1944 : larguer des ballons sans équipage mais chargés de bombes incendiaires sur les États-Unis.

C’est ainsi que durant 6 mois, près de 10 000 ballons de papier de riz et de colle de pomme de terre sont lâchés de l’île de Honshu, à 10 000 km des côtes américaines. Pris par les vents violents du Jet Stream, ce courant qui entoure la Terre à une dizaine de kilomètres d’altitude, les ballons Fugo voyagent à une vitesse de 300 km/h.

Un ballon qui aurait pu changer l’histoire

Idée ingénieuse donc, que ce projet Fogu qui était censé mettre en panique les États-Unis et détourner la main-d’œuvre vers d’immenses incendies.

Pourtant, le projet Fogu est un échec : seuls quelques 500 ballons parviennent sur les côtes américaines, et encore moins explosent au sol. Les États-Unis n’en sont pas moins touchés, et décident de censurer cet évènement afin de ne pas affoler les populations.

Un ballon parvient néanmoins à troubler les dirigeants américains : en mars 1945, l’un des derniers ballons Fugo lancés du Japon atteint une ligne à haute tension dans l’État de Washington, coupant ainsi l’alimentation d’un réacteur nucléaire pendant trois jours. Trop peu pour empêcher ce réacteur de produire le plutonium qui, ironie de l’histoire, était destiné à la bombe larguée 5 mois plus tard sur Nagasaki.

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