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Qui sont ces candidats déclarés à la présidence du Medef?

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Cela faisait quelques semaines que tous au Medef s’attendait à voir Laurence Parisot se présenter pour la troisième fois à la tête de l’organisation patronale. En effet, le 11 janvier dernier, elle envoyait un e-mail aux quarante-cinq membres du conseil exécutif du Medef pour leur annoncer qu’elle avait saisi le comité statutaire sur l’opportunité d’un second mandat de cinq ans au lieu de trois, et sur celle d’une suppression de la limitation du nombre de mandats et de la limite d’âge.

Actuellement, le président du Medef ne peut cumuler que deux mandats (le premier de cinq ans, le second de trois). C’est pourquoi elle souhaite mettre en place deux mandats de cinq ans, ce qui prolongerait alors le sien jusqu’en 2015. Si ces réformes ne sont pas acceptées, Laurence Parisot quittera son poste le 1er juillet prochain

Laurence Parisot, patronne des patrons

C’est donc sans surprise que Laurence Parisot a déclaré dans un entretien au Monde, vendredi dernier : « Si le conseil exécutif préconise une évolution des statuts et que de surcroît cette évolution de statut me permettait de briguer un troisième mandat, oui, je serais heureuse de le faire. Mais, vous voyez, il y a beaucoup de ‘si’ avant qu’une telle éventualité puisse se réaliser », a-t-elle déclaré.

Mais nombreux sont ceux qui au sein du Medef dénonce les allures « putschistes » de sa démarche ; le comité statutaire est en effet dirigé par l’un de ses proches qui semblerait disposé à se déclarer favorable aux réformes qu’elle préconise. « Ma démarche n’échappera à aucun moment au suffrage de nos électeurs », elle est « démocratique et vise même à un approfondissement de notre démocratie interne », se défend la patronne des patrons. Il reviendra, dans tous les cas, au conseil exécutif, puis à l’assemblée générale du Medef de se prononcer. Et pour le moment, rien n’est acquis…

Geoffroy Roux de Bézieux, patron de Virgin Mobile

C’est lundi 25 mars que le président fondateur du groupe Omea (Virgin Mobile), Geoffroy Roux de Bézieux, a annoncé sa candidature à la présidence du Medef, dans une lettre adressée aux membres de l’organisation patronale : « J’ai décidé de me porter candidat à la présidence du Medef en juin prochain », a-t-il écrit. « Cette démarche est d’abord celle d’un entrepreneur : j’ai créé et développé à partir de rien deux entreprises de plusieurs centaines de salariés dans les télécoms », estime-t-il.

Cet ancien président de l’Unedic et ancien vice-président du conseil d’administration de Pôle emploi accompagnait sa lettre d’un document dans lequel il exposait ses projets pour l’organisation : « Le Medef doit promouvoir une politique de l’offre basée sur l’augmentation de la productivité et sur la compétitivité », souligne-t-il. « La durée du travail, hebdomadaire et au cours de la vie professionnelle, ne doit pas être un tabou », propose-t-il encore.

Pierre Gattaz, patron du Groupe des fédérations industrielles (GFI)

Pierre Gattaz, président du Groupement des fédérations industrielles (GFI) et PDG du groupe Radiall, a présenté son programme pour la présidence du Medef dans une interview accordée au Figaro, le 5 février dernier. « Je veux bâtir un Medef de conviction, de propositions et de combat pour lutter contre les idéologies et faire de la pédagogie », explique-t-il, avant d’ajouter : « On ne peut pas passer son temps à taper sur les entreprises, les entrepreneurs et les actionnaires ».

Dans sa ligne de mire, le gouvernement actuel qui n’encourage pas assez l’entreprenariat : « Je veux aussi un Medef de reconnaissance : les entrepreneurs en France ne sont pas considérés. L’entreprise, ce n’est pas la lutte des classes mais avant tout des innovations, des projets de croissance, des technologies qu’on exporte, des hommes et des femmes qui inventent la société de demain, des salariés qui prennent du plaisir à venir travailler », insitste-t-il.

Thibault Lanxade, patron de la société de service Aqoba

PDG de la PME Aqoba, Thibault Lanxade a annoncé dans Les Echos sa candidature pour remplacer Laurence Parisot à la tête de l’organisation patronale, le 6 février dernier. Selon lui, le Medef « doit redevenir la maison des entrepreneurs ». « C’est l’une des raisons qui me poussent à déclarer ma candidature à la présidence du Medef », a-t-il expliqué. Agé de 42 ans, il s’était déjà proposé à la succession de Laurence Parisot en 2010.

Thibault Lanxade s’oppose catégoriquement au changement des statuts du Medef à quelques mois de l’élection : « Je suis extrêmement surpris. D’abord que l’on veuille changer des règles à la veille d’une élection. D’autant que les statuts ont déjà été modifiés, sous son impulsion, en 2008. Ensuite cette annonce intervient avant même que le comité des statuts qui a été saisi se prononce. Pourquoi brusquer les choses alors qu’un processus est déjà engagé ? » a-t-il lancé dans une interview à L’Usine Nouvelle, en réaction à l’annonce de candidature de Laurence Parisot.

Jean-Claude Volot, patron du groupe aéronautique Dedienne

Ancien médiateur interentreprise de Nicolas Sarkozy et ancien président de l’APCE (agence pour la création d’entreprises), Jean-Claude Volot est le patron du groupe aéronautique Dedienne. « Le vrai sujet est quelle est le type de chef d’entreprise qu’il faut à la tête du Medef, et quelle organisation ? Je suis fondamentalement opposé au système mis en place par Laurence Parisot, qui aboutit à une personnalisation du pouvoir », expliquait-il, sur le Grand journal de BFM Business.

Et il n’est pas tendre avec l’actuelle patronne des patrons : « Le seul sujet, c’est l’avenir de Laurence Parisot. Qu’est-elle sans le Medef ? Le cœur du sujet est là. Ce qu’elle aimerait, c’est qu’il n’y ait pas d’élection, et que son mandat de trois ans (…) puisse durer cinq ans. » Et d’ajouter : « L’élégance, ce serait de lui permettre de faire un troisième mandat, mais après une vraie élection. Car la seule chose incontestable, c’est la démocratie. Même dans le mouvement patronal, on n’est quand même pas chez les Soviets. »

D’autres patrons potentiels n’ont pas encore officialisés leurs candidatures comme Frédéric Saint-Geours, le patron de la puissante Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) ou Hervé Lambel, le cofondateur du CERF (Créateurs d’emplois et de richesse en France).

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