La principale conseillère britannique en matière de santé a mis en garde contre une résistance croissante des infections aux antibiotiques. Selon elle, la situation d’ici vingt ans pourrait être assimilée à un danger équivalent au terrorisme ou au réchauffement climatique.
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La résistance aux antibiotiques constituerait une menace globale « catastrophique » selon Sally Davis, la principale conseillère du gouvernement britannique en matière de santé.
Selon elle, ce phénomène serait en réalité une « bombe à retardement », certaines maladies devenant de plus en plus résistantes aux antibiotiques. Certaine opérations bénignes comme une arthroplastie de la hanche ou des dons d’organes pourraient alors représenter des risques mortels d’ici une vingtaine d’années si rien n’est fait pour conserver notre capacité actuelle à combattre les infections.
« N’exigez pas des antibiotiques ! »
Sally Davis, également professeure de médecine, a ainsi estimé que ce danger devait être ajouté à la liste gouvernementale qui recense les principaux dangers du pays, et sur laquelle sont déjà inscrits le terrorisme et le réchauffement climatique.
« Si nous n’agissons pas maintenant, dans 20 ans, chacun d’entre nous, hospitalisé pour un acte chirurgical mineur, sera susceptible de succomber à une infection ordinaire résistante aux antibiotiques, a-t-elle affirmé. Nous avons tous un rôle à jouer. En tant que public, nous devons accepter que de nombreuses infections […] ne nécessitent pas d’antibiotiques. Donc si un médecin dit ‘non, vous n’avez pas besoin d’antibiotique’, s’il vous plaît, n’en exigez pas et ne faites pas pression sur le médecin. »
Aucun nouvel antibiotique depuis 1987
Une nouvelle maladie infectieuse a été découverte chaque année durant les 30 dernières années. Cependant, presque aucune nouvelle classe d’antibiotiques n’a été découverte depuis 1987. Le plan mis en œuvre par le gouvernement britannique consistera donc à « inciter » les compagnies pharmaceutiques à investir davantage dans la recherche.
Sally Davis a déclaré que la question devrait également être examinée par le Département des affaires de l’alimentation, de l’environnement et le milieu rural. En effet, environ 50% des antibiotiques utilisés au Royaume-Uni sont donnés à des animaux.