Site icon La Revue Internationale

Révolution médicale: un bébé est déclaré guéri du sida

enfants-hiv-amfar.jpgenfants-hiv-amfar.jpg

[image:1,l]

Jusqu’ici, une seule guérison complète du sida est reconnue officiellement au monde, c’est celle du patient américain Timothy Brown, dit le patient de Berlin. Il a été déclaré guéri après une greffe de moelle osseuse d’un donneur présentant une mutation génétique rare empêchant le virus de pénétrer dans les cellules. Cette greffe visait à traiter une leucémie.

L’annonce d’un possible deuxième cas constituerait une véritable révolution médicale, un formidable espoir aussi pour des millions de malades.

Un traitement précoce

Les mots ont un sens. Dans le cas annoncé par des virologues américains, dimanche 3 mars, il ne s’agit pas d’une éradication du virus mais du fait que sa présence est tellement faible que le système immunitaire de l’organisme peut désormais le contrôler sans traitement antirétroviral.

L’enfant pouvant désormais contrôler sans traitement son infection avait reçu des antirétroviraux moins de 30 heures après sa naissance.

Ce traitement précoce explique probablement la guérison fonctionnelle. Il aurait pu bloquer la formation de réservoirs viraux difficiles à traiter, selon les chercheurs qui ont présenté ce cas à la XXème conférence annuelle sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI) réunie ce week-end à Atlanta (Géorgie).

Ces cellules contaminées « dormantes » relancent l’infection chez la plupart des personnes séropositives dans les quelques semaines après l’arrêt des antirétroviraux.

Un traitement jusqu’à 18 mois

Une longue thérapie antirétrovirale chez un nouveau-né, très tôt, pourrait permettre d’obtenir une très longue rémission sans antirétroviraux en empêchant la formation de ces réservoirs viraux cachés.

Les tests avaient montré une diminution progressive de la présence virale dans le sang du nouveau-né jusqu’à ce que le virus soit indétectable 29 jours après la naissance. L’enfant a été traité avec des antirétroviraux jusqu’à 18 mois, âge à partir duquel les médecins ont perdu sa trace pendant dix mois. Pendant cette période il n’a pas eu de traitements antirétroviraux.

VIH indétectable

Les médecins ont procédé alors à une série de tests sanguins dont aucun n’a détecté la présence de VIH dans le sang.

La suppression de la charge virale du VIH sans traitement est excessivement rare étant observée dans moins de 0,5% des adultes infectés dont le système immunitaire empêche la réplication du virus et le rend cliniquement indétectable.

Ce cas changerait la pratique médicale actuelle en mettant en lumière le potentiel d’un traitement antirétroviral très tôt après la naissance d’enfants à haut risque.

Pour autant, le premier objectif est d’empêcher la transmission de la mère à l’enfant : les traitements antirétroviraux de la mère permettent actuellement d’éviter de transmettre le virus au fœtus dans 98% des cas.

La recherche a été financée par les Instituts nationaux de la santé et l’American Foundation for AIDS Research.

Quitter la version mobile