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Sauver les entreprises avec un président du Medef crédible

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A une voix près, le conseil exécutif du Medef n’a pas autorisé Laurence Parisot à solliciter un troisième mandat à la tête du Medef. Guillaume Cairou, PDG du Groupe Didaxis et président du Club des Entrepreneurs, réagit. Il rappelle son soutien à la présidente sortante et indique quelles devraient être les priorités de l’organisation patronale dans le climat actuel. Tribune.

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Nous prenons acte de la décision du Conseil exécutif de notre mouvement.

C’est la démocratie qui s’est exprimée mais nous regrettons qu’elle n’ait pas permise à une voix près de permettre à Laurence Parisot de participer à la compétition pour la présidence du Medef.

Je tiens à exprimer toute mon amitié et à renouveler toute ma confiance à Laurence Parisot tout en lui adressant mes félicitations pour son bilan remarquable à la tête de notre organisation patronale.

Elle est aujourd’hui la garante digne d’une campagne sereine et je l’en salue.

Stopper l’asphyxie actuelle des entrepreneurs qui, à cette heure, se sentent orphelins

Je suis désormais plus que jamais tourné vers la défense des intérêts de nos entreprises qui dans la tempête actuelle ont besoin d’être protégées. Je souhaite à cet égard que le Président de la République entende nos préoccupations et annonce de quoi stopper l’asphyxie actuelle des entrepreneurs qui, à cette heure, se sentent orphelins.

Alors que le taux de marge des entreprises est au plus bas depuis 20 ans et que leurs charges sont au plus haut, nous devons effectivement nous interroger sur les moyens de retrouver le chemin d’une compétitivité mise à mal. Avec un taux d’impôt sur les sociétés qui est l’un des plus élevés en Europe, alors qu’il a été baissé à 22% en Angleterre, il ne faut pas s’étonner que nos entreprises aient les résultats les plus faibles d’Europe. L’environnement réglementaire et fiscal n’est pas favorable à l’entreprenariat dans notre pays. Une récente étude menée par Didaxis auprès des jeunes diplômés des grandes écoles de moins de 30 ans est, à ce titre, très révélatrice. Si 48% est prêt à créer son entreprise, seul 1% franchit le pas.

Alors qu’il manque en France 500% au moins d’investisseurs par rapport à nos voisins européens, et que les banques ont fermé les robinets des crédits, nous supprimons la déductibilité des intérêts d’emprunt de nos entreprises, ce qui les conduit à ne plus s’endetter et les empêche d’innover. Pire, nous instaurons une taxe confisquant aux Français en capacité d’investir leurs moyens de le faire, accentuant notre déficit d’attractivité, c’est-à-dire de compétitivité psychologique. Alors que tout prouve la nécessité de réformer le modèle français, rien n’est fait. La France est finalement malade d’un modèle qui en lui-même n’est pas viable parce qu’il empêche la croissance. Les start-up créent chaque année des dizaines de milliers d’emplois dans notre pays. 

L’entreprise est le dernier ascenseur social qui fonctionne en France. Il faut le sauver et nous ne le sauverons qu’avec un Président du Medef crédible, fort, engagé au profil entrepreneurial incontesté et qui a l’expérience du dialogue social.

 

Par Guillaume Cairou

Président du Club des Entrepreneurs, PDG du Groupe Didaxis, leader du portage salarial, Mentor à la CCIP, membre de CroissancePlus et auteur du livre « Créer son entreprise » aux éditions Jacob-Duvernet.

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