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Tunisie: un casting peu révolutionaire pour le nouveau gouvernement

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Après plusieurs jours de troubles politiques, le Premier ministre Ali Larayedh, chargé par le parti islamiste Ennahda de former un gouvernement viable pour la Tunisie, a présenté son équipe, vendredi 8 mars. 13

La troïka reste seule au pouvoir

Comme prévu, et à la suite de l’accord, difficilement conclu avec Ennahda, les principaux ministères régaliens seront tenus par des laïcs, en dehors de cette donnée, il semble que le gouvernement entrant soit dans la droite lignée du précédent.

Les familles politiques extérieures à la troïka qui, pendant un temps, devaient intégrer le gouvernement, resteront finalement en dehors des affaires de l’Etat et seuls les partis d’origines, Ennahda, le Congrès pour la République (CPR) du président Moncef Marzouki et la gauche laïque d’Ettakatol restent seuls au pouvoir.

Des magistrats au gouvernement

Après quinze jours de négociations, le gouvernement de technocrates dont avait rêvé le Premier ministre démissionnaire Hamadi Jebali n’aura pas abouti. Néanmoins, les islamistes d’Ennahda ont montré que face à la crise politique grandissante, depuis le meurtre de l’opposant politique Chokri Belaïd, ils étaient capables d’accepter des compromis.

Ainsi, contre leur avis initial, les ministères régaliens seront confiés à des indépendants.

Trois magistrats entrent ainsi au gouvernement. Lofti Ben Jeddou, actuel procureur de la République à Kasserine obtient le portefeuille de l’Intérieur. Rachid Sabbagh, président du Conseil supérieur islamique entre au ministère de la Défense, la juge Leïla Bahria devient secrétaire d’Etat aux affaires étrangères.

Le ministère de la Justice a également été confié à un juriste en la personne de Noureddine Ben Ammou. Abdelwaheb Maatar, ancien ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle se chargera désormais du Commerce.

A l’éducation, un sociologue et militant d’Ennahda a été placé en la personne de Salem Labiadh.

Les portefeuilles de l’Enseignement, de la Santé, de la Culture, du Sport, de l’Equipement et de la Justice transitionnelle restent confiés aux mêmes ministres.

Quelle feuille de route pour le gouvernement ?

Malgré ces changements à la tête de l’Etat, les Tunisiens restent sceptiques et la grogne sociale continue d’animer les rues. Depuis plusieurs jours, le prix de l’essence à la pompe, validé par le gouvernement sortant, a suscité un regain de colère de la part des citoyens qui se sentent abandonnés par leur gouvernement.

Reste également que si la composition du gouvernement a été rendue publique, la feuille du route des ministres reste très floue, et ils sont nombreux à estimer que d’un gouvernement à l’autre, les choses ne changeront pas.

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