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USA : une Banque nationale pour remplacer la Fed?

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Pierre-Antoine Delhommais, dans un éditorial titré « Comment faire pire que Madoff » publié dans Le Point du 21 février dernier, a dit la vérité sans fard : « La fuite en avant du président de la Banque Férérale des Etats-Unis, Ben Bernanke, d’imprimer de l’argent sans fin, est rien moins qu’une pyramide de Ponzi géante qui, si elle n’est pas stoppée, va faire exploser tout le système. » Madoff a ruiné des milliers de clients, pour la plupart riches, « alors que c’est le monde entier que Bernie II (Ben Bernanke) menace de ruiner », conclue Delhommais. « L’Etat est devenu lui-même une pyramide de Ponzi », a dit Madoff du fond de sa cellule de prison. Et c’est l’expert qui parle. »

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C’est dans ce contexte de banqueroute internationale, que Jacques Cheminade, ex-président de Solidarité & Progrès, et ancien candidat à l’élection présidentielle de 2012, a été invité pour animer une conférence-débat sur la réforme bancaire, aux côtés de Georges Ginesta (député-Maire de St Raphaël et président de la Fédération UMP du Var) et Elsa Di Méo (Conseillère régionale PACA et Secrétaire nationale du PS).

La triple courbe de l’économiste Lyndon LaRouche

Cette triple courbe a été conçue par Lyndon LaRouche dès 1995. Suite au découplage entre la production d’économie réelle, et la spéculation débridée, elle représente non pas l’évolution de la quantité respectivement d’actifs financiers, d’agrégats monétaires ou de production physique par habitant, mais la taux d’accroissement de cette quantité. 

Autrement dit… l’accélération de l’évolution. Ce qui change tout, car elle montre que si rien n’est fait – et en premier lieu le découplage total entre spéculation et production physique, c’est à dire un Glass-Steagall Act à l’échelle internationale, la séparation stricte entre banques de dépôts et banques d’affaires  – l’effondrement du système économique mondial sera non seulement inéluctable, mais ira de plus en plus vite.
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Alors que les dernières révélations sur la banqueroute de la Banque Fédérale des Etats-Unis commence à faire les grands titres de la presse, le Comité d’Action Politique de Lyndon LaRouche vient de publier un pré-projet de loi  pour la réinstauration de la Banque nationale des Etats-Unis, dans sa forme originale.

Système de crédit productif public contre système monétariste

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Le projet de loi fait partie d’un programme d’urgence en trois points, dont le Comité d’Action politique de Lyndon LaRouche aux Etats-Unis demande depuis maintenant plusieurs années qu’il soit immédiatement mis en œuvre par le Congrès des Etats-Unis, afin d’éviter la destruction de la nation des Etats-Unis par le programme de génocide hyperinflationiste et d’austérité, imposé par l’oligarchie financière britannique.

  1. Ré-instauration immédiate du Glass-Steagall Act dans sa version originale du 16 juin 1933
  2. Ré-instauration d’une Banque Nationale pour l’émission de crédit productif public
  3. Grands travaux d’équipement de l’homme et de la nature
     

Ici en image > Glass-Steagll et Crédit Productif

Dans l’introduction, l’auteur du pré-projet de loi de ré-introduction d’une Banque Nationale, Michael Kirsch, souligne le principe fondamental d’un système de crédit, tel que mis en œuvre par le premier Secrétaire au Trésor des Etats-Unis, Alexandre Hamilton, en opposition au système monétariste que l’empire financier britannique a imposé au monde.

[image:4,l] « Le monétarisme regarde en permanence dans le passé, dans l’objectif de monétiser des résultats d’une production passée, plutôt que la création de richesses nouvelles », écrit Kirsch. « Dans le système de crédit, la mesure de la valeur n’est pas le capital ou la monnaie, mais les pouvoirs mentaux de l’être humain qui, seuls, permettent d’accroître les pouvoirs productifs du travail, qui en retour accroissent l’output productif, accroissant ainsi la valeur du bien du travail et du capital. »

Après avoir souligné ces principes, Kirsch passe en revue l’histoire du combat, à l’intérieur même des Etats-Unis, concernant le système de crédit hamiltonien, y compris son sabotage par le président Thomas Jefferson, sa ré-introduction par Mathew Carey, sa destruction par l’agent britannique Andrew Jackson, et le combat héroïque pour sa ré-instauration, même sans Banque Nationale, par les présidents Lincoln et Franklin Roosevelt. Le concept de crédit productif public est souligné par l’un des économistes de Lincoln, William Elder, en 1871 : « Une société sans système de crédit productif public est tout simplement une société de sauvages. Une économie de business, dont le capital doit être limité à la propriété matérielle, reviendrait à un despotisme de la propriété […] aussi morte qu’une Terre insensible, où tout ce qui est précieux serait inscrit dans la fixité du cristal, et tout ce qui relève du bien commun serait aussi figé que les rocs dans lesquels sont confinés l’or et l’argent. »

Kirsch résume ensuite les éléments d’un projet de loi de Banque Nationale, qui serait capitalisé dans une proportion de dette fédérale, ainsi que sous la forme de bonds d’Etats et municipaux, et prêtés pour l’infrastructure, l’industrie, les manufactures, suivant le principe d’Hamilton de prêter pour avancer les pouvoirs productifs du travail, et non pas pour servir comme une machine à produire de l’argent, comme le fait la Réserve Fédérale.
 

Rétablir un système de crédit public

Imaginez qu’à la Libération, après quatre années d’une guerre dévastatrice, nous ayons dit : « On peut pas dépenser plus que ce qu’on a »… eh bien il en va de même aujourd’hui dans cette Europe de l’austérité budgétaire où l’émission de la monnaie appartient à une banque centrale indépendante des représentants du peuple, et qui ne sert que les intérêts des banques casino. Si nous restons soumis à cette logique monétariste, nous vivrons des destructions comparables à celle de la guerre.

En nationalisant la Banque de France et en lui permettant de faire des avances à l’Etat pour financer les investissements de long terme, le gouvernement issu du CNR s’était donné les moyens de vaincre « la dictature de l’instant » et de se « projeter sur l’avenir ». A l’opposer d’une politique monétaire, qui vise à gérer les équilibres présents et donc à empêcher le développement des générations à naître, le Crédit public c’est anticiper les richesses futures tout en créant les moyens de les engendrer. On a jamais financé de grands projets et de grands progrès avec de l’épargne et encore moins de l’impôt ; le levier c’est le crédit.

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Un système par nature anti-inflationniste…

Avant 1973, la Banque de France créait de l’argent à partir de rien et sans intérêt, pour permettre à l’État d’investir dans des infrastructures d’intérêt général (écoles, hôpitaux, transports publics…). L’argent était remboursé par l’État au fur et à mesure de la réalisation du projet, et détruit alors par la Banque de France : il ne circulait que pour la durée de l’avance ou de l’emprunt. L’État pouvait ainsi anticiper les besoins d’équipement futurs du pays sans augmenter les taxes ou les emprunts. A condition que l’argent ne dérive pas vers des dépenses de fonctionnement, ce système est par nature anti-inflationniste, car il est anticipateur de production de richesse physique accrue par tête, par unité de surface et par ménage.

L’établissement d’un « système de crédit productif public » était au cœur du projet présidentiel 2012 de Jacques Cheminade, « pour éliminer le chômage en suscitant la création d’emplois qualifiés dans la recherche, le développement et la production ».

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