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Xi Jinping, un «Prince rouge» à la tête de la puissante Chine

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Quatre mois après le Congrès du Parti communiste qui l’avait propulsé sur le devant de la scène politique chinoise, Xi Jinping s’apprête à prendre les rênes de la Chine, à la fin de la session annuelle de l’Assemblée nationale populaire, ouverte mardi 5 mars à Pékin.

La cinquième génération politique arrive au pouvoir

Cela fait plusieurs mois, voire même plusieurs années, que le nom de Xi-Jinping est sur toutes les lèvres dans les hautes sphères diplomatiques. Élu vice-président de la République populaire de Chine le 15 mars 2008, lors de la 11ème Assemblée populaire nationale à Pékin, Xi-Jinping a surtout été nommé au sacro-saint poste de vice-président de la commission militaire centrale du parti communiste chinois (PCC) en octobre 2010. Quelques années plus tôt, l’actuel président Hu Jintao avait lui-même occupé ce poste, avant d’accéder à la présidence. Considéré comme un adoubement, la commission militaire centrale est le chemin direct vers le plus haut poste de l’administration communiste chinoise.

Un « prince rouge » à la tête du pouvoir

Après avoir pris la tête du parti communiste chinois en octobre dernier, puis aujourd’hui la présidence du pays, Xi-Jinping inaugure la cinquième génération de dirigeants chinois depuis Mao Zedong. Son statut de chef de file des « princes rouges », appelés aussi « fils de princes », lui confère une légitimité hors-pair pour convaincre les apparatchiks du système. Les « princes rouges » sont les enfants des vétérans du régime.

Le père de Xi-Jinping, Xi-Zhongxun, a été longtemps un proche de Mao Zedong. Il est connu pour avoir lancé une guérilla communiste dans le nord du pays. Évincé à la suite d’une purge politique, il fut réintroduit par le père des réformes, Den Xiaoping. Les fils de princes s’opposent souvent aux membres de la Ligue de la jeunesse communiste chinoise, dont le chef de file n’est autre que Hu Jintao.

Xi-Jinping n’était d’ailleurs pas le favori du président chinois, qui aurait bien aimé un successeur plus proche de lui. Xi-Jinping entretient de bien meilleures relations avec l’ancien président, Jiang Zeuin. Ce sera sans doute une raison de plus pour Hu Jintao de gérer encore la direction du pays pendant les premiers pas de son successeur.

Le parcours politique du parfait candidat

À la fois orthodoxe et pragmatique, Xi-Jinping a tout du candidat idéal. Non content d’être le fils d’un héros du communisme chinois, ce quinquagénaire issu de Fuping, dans la province de Shaanxi, où il est né le 1er juin 1953, baigne dans le communisme depuis toujours. Officiellement docteur en « théorie marxiste », il a étudié la chimie à l’université de Tsinghua, à Pékin. En 1971, il rejoint la Ligue de la jeunesse communiste chinoise et en 1974, entre officiellement au parti communiste chinois. Après avoir dirigé les provinces côtières du Fujian et du Zhejiang, il fut le secrétaire du parti à Shanghaï, puis en charge à partir de 2008 de Hongkong et de l’organisation finale des JO de Pékin.

Son parcours politique, classique mais sans fausse note, lui a permis d’accéder aux plus hautes sphères de l’appareil communiste, dont il contrôle les principaux rouages. Membre permanent du bureau politique et secrétaire du comité central dont il est le président, il dirige l’école du parti et la vice-présidence de la République populaire ainsi que celle de la commission militaire centrale.

Marié à une star de la chanson

De sa vie personnelle, on sait peu de choses, tant la vie des dirigeants chinois relève du secret d’État. On sait simplement, qu’en deuxièmes noces, il a épousé une star nationale de la chanson, connue sous le nom de Peng Liyuan, qui se trouve être également général de l’armée populaire de Chine. Tous deux ont une fille, qui étudierait aux États-Unis sous un autre nom.

Certains disent de Xi-Jinping qu’il serait plus réformateur et internationaliste que Hu Jintao et raisonnablement favorable à l’économie de marché. De nombreux analystes pensent néanmoins qu’il mènera une politique conservatrice, sans grands changements par rapport à ses prédécesseurs.

Un réformateur modeste mais résolu

Déjà quelques thèmes de prédilection se dégagent de ce personnage qui a, depuis ces derniers mois, effectué de nombreuses visites et multiplié les annonces pour donner un avant-goût de la ligne politique de son mandat. Derrière son manque de charisme et son côté raisonnable, Xi-Jinping a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. Il peut d’ailleurs se vanter de n’avoir jamais été éclaboussé par un quelconque scandale. D’autre part, il souhaiterait également réduire les écarts de richesse qui se sont creusés en Chine.

Si la politique de Xi-Jinping n’ouvrira pas une nouvelle ère à l’international, on peut s’attendre à quelques nouvelles avancées sociales sur le plan intérieur.

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