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Affaire des prothèses PIP: ouverture d’un procès hors-norme

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Un dispositif exceptionnel

C’est un procès d’une ampleur exceptionnelle qui doit s’ouvrir aujourd’hui à Marseille. L’ancien président de Poly Implant Prothèse (PIP), Jean-Claude Mas, et quatre autres dirigeants de l’ex-société varoise sont accusés d’avoir fabriqué de 2001 à 2011 des implants mammaires avec du gel non conforme à la réglementation. Jusqu’au 17 mai prochain, ils comparaîtront pour « tromperie aggravée et escroquerie ».

Ce procès hors norme qui concerne 5127 plaignantes dont 220 étrangères, 300 avocats et autant de journalistes devrait se dérouler dans le hall du Parc Chanot, aménagé en salle d’audience. Cet espace de 4800 mètres carré permettra d’accueillir environ 700 personnes. « La nature particulière de ce procès est le nombre important de victimes », a expliqué le vice-procureur Jérôme Bourrier, secrétaire général du parquet, qui estime que ce « procès justifiait la mise en place d’un dispositif adapté ».

Un quart des prothèses étaient défectueuses

Selon le dernier rapport publié par  l’Agence du médicament et des produits de santé (ANSM) le 12 avril dernier, près de 15 000 femmes se sont fait retirer leurs implants mammaires PIP après la découverte de la fraude et un quart de ces prothèses étaient défectueuses.

Les patientes françaises ne sont pas les seules concernées par ce scandale sanitaire. Peu de temps avant l’éclatement du scandale, l’usine de la société exportait 80%  sa production dans 65 pays, surtout en en Amérique latine et en Europe de l’Ouest. Jean-Claude Mas, 73 ans, avait fait de sa PME le troisième fournisseur mondial au début des années 2000.

L’ouverture du procès pourrait être repoussée

A la veille de l’ouverture de ce procès hors-norme, les avocats de certaines victimes ont accusé la juridiction marseillaise de partialité et ont demandé le renvoi du procès. D’autres, comme le Mouvement de défense des femmes porteuses d’implants et de prothèses, déplorent l’absence de responsables sur le banc des prévenus, notamment TÜV, la firme allemande qui était chargée de certifier la société PIP, mais aussi l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et du syndicat des chirurgiens esthétiques.

L’avocat de Jean-Claude Mas va quant à lui demander le renvoi du procès car son client a reçu une convocation non datée, qui est donc « nulle », a-t-il déclaré. « J’entends dès le début du procès soulever un certain nombre de nullités et je vais demander à ce que l’affaire soit renvoyée à une date ultérieure », a affirmé Me Yves Haddad lors d’un point de presse à Toulon. 

« La justice n’a pas le droit de nous abandonner »

D’autres plaignantes se sont fermement opposées à un potentiel report du procès. Sur le blog des porteuses de prothèses PIP, Joëlle Manighetti, l’une des victimes, fait part de sa colère : « Depuis quelques jours, nous entendons et nous lisons que ce procès pourrait être reporté voir annulé. C’est inadmissible pour les victimes que nous sommes. Nous savons qu’il ne répondra pas totalement à nos attentes (…) Mais c’est une étape importante », explique la bloggeuse. « Tous les jours, je reçois des appels et des messages de femmes complètement déstabilisées, affolées, découragées à l’idée que le procès ne puisse pas se tenir », poursuit-elle.

« Nous avons été trompées, meurtries dans nos chairs et dans nos âmes, un individu et ses employés ont fraudé, le certificateur s’est laissé berné, les autoritaires sanitaires n’ont rien vu, certains chirurgiens ont largement profité de notre détresse… La justice nous doit reconnaissance et réparation, elle n’a pas le droit de nous abandonner », poursuit la bloggeuse. 

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