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Allocs, mariage gay, retraites… attention, manifs en vue!

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« Ils ne lâcheront rien », les opposants au mariage homosexuel, et ils ne seront pas les seuls à battre le pavé ces prochains mois. François Hollande, au plus bas dans les sondages, était l’invité du journal télévisé de France 2, jeudi 28 avril. Interrogé par David Pujadas, le chef de l’Etat a confirmé sa volonté de réformer le système de retraite mais aussi les allocations familiales. Deux sujets extrêmement délicats qui risquent de faire descendre dans la rue des milliers de Français déjà écrasés sous le poids d’une crise économique qui n’en finit pas.

La très difficile réforme des retraites

« Comme on vit plus longtemps, l’espérance de vie s’allonge. Il va falloir avoir des durées de cotisation plus longues. Ça, ça sera l’objet de la négociation avec les partenaires sociaux », a lancé François Hollande, jeudi dernier. Ainsi a-t-il confirmé qu’il faudrait à l’avenir « faire des efforts pour 2014, 2015 ». Une éventuelle désindexation des pensions des retraités ne serait pas non plus à exclure, selon le chef de l’Etat. En revanche, les petites retraites seraient épargnées. Une déclaration qui n’est pas passée inaperçue.

« Je ne suis pas d’accord avec la ligne économique et sociale qu’il a choisie. On ne l’a pas élu pour l’entendre nous annoncer que les retraites vont être encore décalée », s’est exclamé, en réaction, Jean-Luc Mélenchon, sur Europe 1. « C’est de la politique de gribouille. D’un côté on pense qu’on va rétablir les comptes des régimes de retraites, et de l’autre, on sait que 50% des gens qui partent à la retraite sont en inactivité. C’est-à-dire qu’ils sont chômeurs et qu’ils vont tous aller au régime du chômage. »

Les syndicats derrière les retraités

Et sur un sujet aussi sensible, les syndicats n’ont pas dit leur dernier mot. Le 21 mars dernier, la FSU ainsi que les organisations de retraités de la CGT, FO et Solidaires ont adressé une lettre ouverte au président de la République pour défendre le pouvoir d’achat des retraités. « Le passage de la vie active à la retraite se traduit par une perte importante de revenus », affirment les quatre organisations dans ce courrier.

« Alors que les retraites ont déjà été largement mises à mal par les réformes régressives de 1993, 2003, 2008 et 2010 imposées aux différents régimes de retraites par les gouvernements précédents et que vous aviez dénoncé alors que vous étiez dans l’opposition, aujourd’hui de nouvelles voix se font entendre pour imposer plus d’austérité encore aux retraités », ont-elle écrit. Un appel qui sera difficilement conciliable avec les exigences que s’est imposé le gouvernement. La rue sera donc inévitable. De nombreuses manifestations ont déjà eu lieu à Rodez, Reims, Tarbes ou Agen. Et la mobilisation semble toute prête à s’amplifier.

Les allocations familiales sur la sellette

Les familles sont descendues dans la rue pour s’opposer au mariage gay, elles risquent de battre une fois encore le pavé avec la promesse de François Hollande de revoir le niveau d’allocations pour les ménages les plus aisés. Pas de fiscalisation donc mais une bien mauvaise nouvelle pour les ménages dont les deux parents travaillent. « La politique familiale est une grande réussite. Nous avons le plus fort taux de natalité d’Europe. Cela tient en partie à la politique familiale. Mais il y a deux milliards de déficit », a-t-il souligné pour justifier sa position.

Jusqu’alors, les allocations familiales étaient versées avec un barème progressif qui augmentait en fonction du nombre d’enfants et sans tenir compte des revenus du ménage, en vertu d’un principe d’égalité. Avec 73% des familles françaises qui en bénéficient actuellement, on présume qu’une telle réforme n’accouchera pas simplement. « La majorité socialiste porte à nouveau un mauvais coup aux familles et à leur pouvoir d’achat », avait déclaré Jean-Frédéric Poisson (député UMP des Yvelines, membre de l’Entente parlementaire pour la famille) sur RTL, le 19 mars. « En rompant avec le principe d’universalité de notre politique familiale, la gauche menace à terme toutes les familles de notre pays faute d’avoir suffisamment d’idées et de courage pour redresser le pays. C’est proprement inacceptable ».

Le mariage homosexuel encore et toujours

Après deux grande manifestation le 13 janvier et le 24 mars, les opposants au mariage homosexuel ont décidé de ne rien lâcher. Présents jeudi au pied de France Télévisions, pendant l’intervention de François Hollande, ils ont réclamé une énième fois le retrait de la loi et un référendum. « Si, nous n’avons pas de paroles fortes et d’annonce que le président va suspendre le texte », il « prend un risque majeur de débordements et de troubles graves », avait affirmé mercredi lors d’une conférence de presse, la porte-parole du mouvement, Frigide Barjot.

« Les opposants au mariage pour tous ont manifesté, je les ai entendus », a répondu le chef de l’Etat. « Le Parlement jouera son rôle. Mais je tiendrai mon engagement. J’irai jusqu’au bout. » Pas sûr que cette réponse convienne aux manifestants qui ont d’ores et déjà décidé de fixer une nouvelle date de mobilisation à Paris au cours des prochains mois.

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