Site icon La Revue Internationale

Après les menaces de Kim Jong-un, Séoul promet une «sévère riposte»

[image:1,l]

Après plusieurs semaines de menaces de Pyongyang, c’est au tour de Séoul de provoquer son voisin du nord.

Après les menaces du Nord, le Sud réplique

Le gouvernement sud-coréen a promis une « sévère riposte » en cas de nouvelle provocation nord-coréenne, lundi 1er avril. Une menace soutenue par les Etats-Unis qui ont déployé un arsenal militaire adéquat dans la région afin de soutenir leur allié.

« Je pense que nous devrions opposer une riposte sévère et immédiate sans aucune autre considération politique si (la Corée du Nord) s’aventure à une provocation contre notre population, » a ainsi déclaré Park Geun-hye, présidente sud-coréenne récemment élue.

Le ministre de la Défense est allé dans le même sens et a affirmé que les forces militaires se préparaient à « neutraliser les menaces nucléaires du Nord, » afin de frapper, si besoin, les installations militaires de Pyongyang.

Les Etats-Unis restent prudents

« Nous ne voyons aucun changement dans l’attitude militaire de la Corée du Nord, que ce soit par une mobilisation à grande échelle ou dans le positionnement de ses forces, » a pourtant indiqué le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, souhaitant ainsi indiquer que les menaces récurrentes de la Corée du Nord sont restées, jusqu’à aujourd’hui, purement verbales.

Les Etats-Unis ont pourtant déployé, au large des côtes sud-coréennes, un destroyer dont la mission est d’intercepter des missiles.

Il faut s’attendre à une escalade de tension

La tension monte depuis plusieurs semaines entre les deux gouvernements qui forment la péninsule coréenne.

Après un essai nucléaire mené en février par le leader nord-coréen Kim Jong-un, le Conseil de sécurité de l’ONU a ordonné de nouvelles sanctions à l’égard de Pyongyang, sanctions qui se sont traduites par une nouvelle salve de menaces, accentuées par des exercices militaires annuels menés conjointement entre les Etats-Unis et la Corée du Sud.

Chaque camp semble se préparer à la guerre telle que l’indique Barthélémy Courmont, professeur de sciences politiques à Hallym University (Chuncheon, Corée du Sud) et chercheur-associé à l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS).

« La rhétorique agressive de Pyongyang s’est accompagnée d’exercices militaires au Sud, impliquant des militaires américains, et du déploiement d’un dispositif d’urgence. Les communications sont bloquées entre les deux Corées, comme ce fut le cas en 2010, avant l’attaque contre l’île de Yongpyeong, la dernière de ce genre. Cette escalade ne se traduira pas forcément par une utilisation de la force, mais on cherche de part et d’autre à mettre en avant sa détermination, » indique-t-il.

Des menaces, mais pas plus

Pourtant, ces menaces pourraient ne jamais être mises à exécution tant les équilibres géopolitiques dans la région sont délicats. Selon le chercheur, il est peu probable qu’un acteur de la région souhaite finalement un bouleversement de la situation.

« Kim Jong-un sait que le rapport de forces ne joue pas en sa faveur. La Corée du Sud dispose d’une armée plus moderne, mieux équipée, mais aussi du soutien des Etats-Unis, et des 28 000 hommes postés dans la péninsule, auxquels peuvent le cas échéant s’ajouter les troupes stationnées au Japon, » explique Barthélémy Courmont.

« Le seul problème pour le Sud réside dans les conséquences d’une nouvelle guerre, qui seraient désastreuses. Séoul (l’agglomération regroupe la moitié des 50 millions de Sud-coréens) n’est qu’à 40 km de la zone démilitarisée, et à portée des missiles les plus rudimentaires de l’arsenal nord-coréen. En d’autres termes, Pyongyang ne veut pas la guerre car elle signifierait, avec l’engagement américain, la chute du régime, mais Séoul ne la souhaite pas non plus, en raison des dommages qu’elle engendrerait, » ajoute-t-il encore.

Quitter la version mobile