• À propos
  • L’équipe
  • Contact
  • Mentions légales
  • Politique de confidentialité
  • Facebook
  • Twitter
  • RSS
La Revue Internationale
  • UNION EUROPÉENNE
  • RUSSIE
  • AMÉRIQUES
  • ASIE
  • AFRIQUE
  • MOYEN-ORIENT
  • LE MONDE DE DEMAIN
Actualités

Avant les Femen: une histoire de la résistance mise à nue

23.04.2013 par La Rédaction

« Mon corps m’appartient et il n’est l’honneur de personne », écrivait la jeune Tunisienne Amina Tyler sur sa poitrine nue, à la manière du groupe féministe ukrainien Femen, s’attirant la haine des islamistes conservateurs. Assia Boundaoui, reporter américano-algérienne spécialisée dans le Moyen-Orient, rappelle que le continent africain connaît pourtant une longue tradition de protestation par la nudité, connue sous le nom de « setshwetla ». Extraits.

[image:1,l]

L’image du corps nu d’Amina a rapidement poussé les activistes et féministes à se battre sur le sens et le message de la photographie. Certains étaient particulièrement critiques, qualifiant la protestation d’Amina de « bêtises d’une jeune fille de la classe moyenne tunisienne ». D’autres ont dit que cette forme de protestation n’était rien de plus qu’une importation étrangère [le mouvement des Femen a été créé en Ukraine].

[…]

Briser le tabou

Ce que beaucoup de commentateurs n’ont pas pris en compte, c’est qu’Amina n’est guère la première femme à exposer son corps nu en signe de protestation. En fait, sa nudité s’inscrit dans une longue tradition africaine appelée « setshwetla », une action où les femmes découvrent leurs corps comme forme de résistance.

La plus ancienne trace d’une telle protestation a eu lieu à la fin des années 1930, lorsque des milliers de femmes nigérianes de l’Abeokuta Women’s Union se sont révoltées contre l’imposition coloniale britannique en se dénudant lors de grandes manifestations. Dans certaines cultures africaines, où la mère est une figure vénérée, l’acte, ou simplement la menace de se déshabiller et de découvrir son corps, est destiné à humilier les hommes au pouvoir. Les mœurs selon lesquels les hommes sont les protecteurs et les « tuteurs » du corps des femmes rendent tabou le dévoilement du corps de la femme, et donnent un pouvoir spécifique à ce mode de protestation.

L’histoire est truffée d’exemples de femmes qui utilisent le « setshwetla » comme un outil de protestation : au Kenya, les membres des « Freedom Corner Grandmothers » ont mis à nu leurs corps pour protester contre l’empiètement du gouvernement sur les terres publiques. Au Nigeria, pendant les années de dictature, les mères de prisonniers politiques ont fièrement enlevé leurs vêtements. On raconte que, à la vue des mères qui protestaient contre la disparition de leurs enfants, les policiers nigérians ont fui, les yeux bien fermés.

[…]

Un contexte de violence

Comment pouvons-nous alors rendre compte de la montée de la violence contre le corps des femmes dans les pays du Printemps arabe ? Tout au long des révoltes, certains actes de violence les plus horribles commis par des régimes autocratiques ont touché les corps féminins. La police égyptienne a traîné de force des femmes dans les rues du Caire […], tandis que d’autres ont été agressées sexuellement sur les lieux de la révolution, comme la place Tahrir.

Il semble y avoir une corrélation directe entre la participation, la visibilité et l’action des femmes dans la révolution égyptienne, et la fréquence et la gravité de la violence contre les femmes dans ces espaces publics. Les agresseurs, essentiellement des hommes, des soldats, des policiers et des politiques, ont tenté de dépouiller les femmes de leurs voix aussi facilement qu’ils le faisaient avec les vêtements qui les couvraient.

[…]

« Je vais déchirer mes vêtements ! »

Je me souviens des colères frustrées de ma mère : face à des situations particulièrement injustes, elle criait : « ra7 ingada3 7wayji ! » («Je vais déchirer mes vêtements ! »). Pendant ce temps, alors que les corps des femmes sont des champs de bataille sur lesquels les guerres morales, religieuses et politiques sont menées, nous, les femmes, devrions toutes garder dans notre arsenal l’outil du « setshwetla ». Nous devrions aussi être prêtes et assez courageuses pour hardiment s’exclamer «Je vais déchirer mes vêtements ! ».

>> article lu sur le site « Free Arabs »

La Rédaction


Amina Tyler Assia Boundaoui Corps Dévoilement Femen Kenya Nigeria Nudité Printemps arabe Résistance Setshwetla Tabou Ukraine
Tribune à la une
Otages en Iran : ne nourrissez pas le crocodile

Otages en Iran : ne nourrissez pas le crocodile
Hamid Enayat est un analyste, militant des droits de l’homme et opposant politique iranien basé en France. ...

Idées
lri-ipad

Newsletter

Pour vous abonner à la newsletter La Revue Internationale, remplissez le formulaire ci-dessous.

Nouveaux tirs de missiles nord-coréens

Nouveaux tirs de missiles nord-coréens

27.03.2023
En Continu
La population mondiale pourrait bientôt décroître

La population mondiale pourrait bientôt décroître

27.03.2023
En Continu
Discours de Biden à Ottawa

Discours de Biden à Ottawa

26.03.2023
En Continu
La visite de Charles III reportée 

La visite de Charles III reportée 

25.03.2023
En Continu
Sur le même sujet
<strong>La politique intérieure et extérieure du Kazakhstan : une opportunité pour renforcer les liens entre Paris et Astana</strong>

La politique intérieure et extérieure du Kazakhstan : une opportunité pour renforcer les liens entre Paris et Astana

22.12.2022
Actualités

Une fois de plus, cette année écoulée aura été riche en bouleversements politiques. L’année 2022 restera marquée au fer rouge par le conflit en Ukraine et ses secousses aux quatre

Flagrant délit de désinformation pour Moscou

Flagrant délit de désinformation pour Moscou

26.10.2022
Actualités

Mercredi 26 octobre, le gouvernement slovène a fait savoir que le gouvernement russe avait utilisé des photos de déchets slovènes, prétendant qu’il s’agissait de déchets ukrainiens, pour étayer sa thèse

L’attaque du pont de Kertch fragilise Poutine

L’attaque du pont de Kertch fragilise Poutine

09.10.2022
Actualités

Suite à l’attentat perpétré sur le pont de Crimée samedi matin ayant causé la mort de trois personnes et l’effondrement partiel de la structure, Vladimir Poutine a convoqué lundi 10

Humayoon Azizi, l’ambassadeur qui résiste aux talibans

Humayoon Azizi, l’ambassadeur qui résiste aux talibans

15.08.2022
Actualités

Depuis la chute du régime, l’ambassadeur d’Afghanistan à Paris, Humayoon Azizi, refuse de reconnaître les talibans, et continue d’exercer sa représentation diplomatique au nom de la République islamique d’Iran.  Réduction

Revue Internationale
  • Facebook
  • Twitter
  • RSS
  • Grand Angle
  • Idées
  • En Continu
  • Union Européenne
  • Russie
  • Amériques
  • Asie
  • Afrique
  • Moyen-Orient
  • À propos
  • L’équipe
  • Contact
  • Mentions légales
  • Politique de confidentialité
© 2017 La Revue Internationale. Tous droits réservés.
Scroll to top
Aller au contenu principal