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Caroline Kennedy, ambassadrice au Japon: est-ce crédible?

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Elle refusait d’occuper un rôle public ; son père, lui, occupait un poste qui le plaçait au centre du monde. Caroline Kennedy serait sur le point d’être nommée ambassadrice des États-Unis au Japon, un des postes les plus prestigieux de la diplomatie américaine et qui pourrait bien prendre de l’importance dans un contexte d’extrêmes tensions avec la Corée du Nord.

Mais, pour beaucoup d’Américains, celle qui s’apprêterait donc à prendre les rênes de la diplomatie américano-japonaise est restée la petite Caroline au manteau bleu, assistant aux funérailles de son père au cimetière d’Arlington en 1963.

Un sixième anniversaire dans les larmes de l’Amérique

Caroline Kennedy est née le 27 novembre 1957 à New York, c’est donc à cinq jours de son sixième anniversaire que son père, le président John Fitzgerald Kennedy, a été assassiné à Dallas, abattu dans des circonstances encore peu claires par Lee Harvey Oswald.

Le jour de l’assassinat qui ébranla les États-Unis et le monde, Caroline et son jeune frère John Jr. sont emmenés à la Maison Blanche par leur nourrice, qui se chargea plus tard de leur annoncer la nouvelle de la mort de leur père, sur demande de leur grand-mère maternelle Janet Auchincloss. Une décision qui brouilla par la suite la relation entre la nourrice et Jackie Kennedy, veuve du président, qui avait souhaité parler à ses enfants la première.

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Tentative d’assassinat : les risques d’être une Kennedy

Cinq ans plus tard, Caroline Kennedy fait sa première apparition médiatique, lors de l’inauguration du porte-avions USS John F. Kennedy. C’est la jeune fille qui casse la bouteille de champagne sur le navire, sous les yeux de sa mère et de son frère.

Avec la médiatisation de Caroline apparaissent les dangers qui ont toujours poursuivi la famille Kennedy. Douze ans après l’assassinat de son père, sept ans après celui de son oncle Robert, elle échappe à un attentat. Alors étudiante en art, en visite à la maison de vente aux enchères Sotheby’s de Londres, une bombe placée sous sa voiture par l’IRA explose : Caroline Kennedy ne doit sa survie qu’à un léger retard sur ses horaires habituels.

Début de carrière difficile dans la presse

Diplômée de la Concord Academy et d’Harvard, ses aspirations sont alors celles d’une jeune photojournaliste. Mais Caroline Kennedy se rend rapidement compte qu’elle « ne pourra jamais passer sa vie à observer les autres, parce que les autres étaient trop occupés à la regarder elle. »

Après un été passé au New York Daily News, où elle apporte le café au rédacteur en chef, change les rouleaux d’encre des machines à écrire et passe ses journées assise sur une chaise – personne n’osant lui donner d’ordre en raison de son illustre affiliation -, Caroline Kennedy est finalement embauchée en tant qu’assistante de recherche au Metropolitan Museum of Art de New York.

Une vie publique discrète

C’est durant cette expérience au musée qu’elle rencontre son futur époux, Edwin Schlossberg, designer et concepteur d’expositions. Tous deux se marient en 1986, six ans après leur rencontre. En 1988, Caroline Kennedy obtient un doctorat de droits à l’université de Columbia, et abandonne peu à peu sa vocation artistique.

Aujourd’hui, Caroline Kennedy est avocate, écrivaine et éditrice. Elle est également impliquée dans bon nombre d’ONG. Mère de trois enfants – Rose, Tatiana et John –, son investissement en politique n’a jamais été très affirmé.

Barack Obama : un président comme son père

Lors de la campagne présidentielle de 2008, elle soutient la candidature de Barack Obama, notamment à travers un article paru dans le New York Times intitulé « Un président comme mon père ». Suite à l’élection de Barack Obama, elle fait part de son intérêt pour le siège au Sénat occupé jusque-là par Hillary Clinton, nommée au poste de Secrétaire d’État. Elle finit par renoncer au poste deux mois plus tard pour « raisons personnelles. »

Caroline Kennedy a depuis multiplié les apparitions en public, notamment lors de grands débats sociaux. Elle est ainsi favorable au mariage homosexuel, pour l’avortement, contre la peine de mort et partisane d’un contrôle ferme sur les ventes d’armes à feu.

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Trop discrète pour la diplomatie internationale ?

La possibilité d’une nomination à la tête de la diplomatie américano-japonaise serait un tournant dans la carrière discrète de Caroline Kennedy. Cependant, certains soutiennent déjà que la femme, aujourd’hui âgée de 56 ans, n’a pas les épaules suffisamment solides pour endurer un possible conflit armé entre le Japon, la Corée du Sud, les États-Unis et la Corée du Nord, dont la menace est toujours plus menaçante.

Une chose est sûre, Caroline Kennedy ne devrait accepter le poste qu’en étant certaine de vouloir s’impliquer sur la scène publique, chose qu’elle s’est jusqu’ici refusée de faire, probablement encombrée par l’ombre du père.

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