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La maladie de l’œil paresseux, qui se révèle souvent chez l’enfant comme chez l’adulte par une forme de strabisme, porte un nom. On l’appelle l’amblyopie.
Soigner la vue par des jeux vidéos
Ce syndrome, qui touche près d’un enfant sur trois, se caractérise par une inégalité d’activité entre les deux yeux. Pour faire simple, la personne possède un œil faible et un œil fort. Aujourd’hui, pour traiter ce dysfonctionnement, il suffit de poser un cache sur l’œil fort afin de faire travailler l’œil faible contre son gré.
Des chercheurs canadiens de l’université McGill de Montréal se sont penchés sur cette pathologie et ont découvert une nouvelle forme de traitement pour le moins surprenante : la pratique régulière d’un jeu vidéo. Mais pas n’importe lequel. Le jeu Tetris, connu par de nombreuses générations et qui consiste à empiler des briques de différentes formes de manière à les faire disparaître au fur et à mesure serait particulièrement adapté au traitement de l’œil paresseux.
Un œil faible, obligé de jouer à Tetris
Pour parvenir à ces conclusions, l’équipe de chercheurs a demandé à plusieurs cobayes, atteints de ce syndrome, de se prêter au jeu.
18 adultes, divisés en deux groupes, ont été placés devant ce jeu vidéo. Le premier groupe a été muni de lunettes grâce auxquelles leur vision a été séparée. Un œil ne pouvait voir que les briques qui tombaient tandis que l’autre œil ne pouvait se concentrer uniquement que sur les briques déjà posées.
Le second groupe a été placé dans la même situation mais n’a pu utiliser que l’œil paresseux pour achever le jeu.
Voir mieux avec Tetris, c’est possible
A l’heure du bilan, les chercheurs se sont rendus compte que le premier groupe, dont les yeux ont été forcés à collaborer, a constaté d’énormes progrès visuels.
Le deuxième groupe, qui ne pouvait utiliser que l’œil faible, a ensuite été placé dans les conditions du premier groupe. Les résultats ont prouvé que leurs scores au Tetris étaient alors bien meilleurs.
Récupérer la vision perdue de ces adultes, sans se déguiser en pirate, est donc, selon ces chercheurs, possible, et ce grâce à un jeu vidéo. L’étude du professeur Robert Hess a été publiée dans la revue Current Biology.