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Chiites et sunnites: « Si l’équilibre est bouleversé, le conflit éclate»

30.04.2013 par La Rédaction

D’un côté les sunnites, de l’autre les chiites. Les uns sont majoritaires, les autres largement minoritaires. La grande famille de l’islam a aussi ses divisions qui, en plus d’être théologiques, sont régulièrement relancées par des rivalités politiques. Sont-ils pour autant des Frères ennemis ? Sabrina Mervin, chercheuse au CNRS, répond à cette question.

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En Syrie, en Irak, au Liban, les rivalités qui opposent les diverses branches de l’islam se transforment souvent en affrontements armés et en attentats. Si les débats religieux entre chiites et sunnites animent l’islam depuis sa création, ces derniers sont relancés à chaque fois qu’un enjeu politique ou économique vient perturber l’équilibre sensible que ces deux communautés sont parvenues à trouver pour vivre ensemble.

Or, de cette différence d’appréciation de l’héritage du prophète Muhammad, de grands enjeux géopolitiques découlent inéluctablement, tel que l’analyse Sabrina Mervin, chercheuse au CNRS.

JOL Press : Quelles sont les principales différences entre les sunnites et les chiites ?
 

Les chiites et les sunnites sont issus de groupes qui, après la mort de prophète Muhammad, ne se sont pas accordés sur sa succession. Très schématiquement, pour les chiites, elle revient de droit aux imams, divinement désignés parmi les descendants du prophète par sa fille Fâtima et son cousin Ali. Alors que ceux qui allaient devenir les sunnites ont élu des califes parmi les compagnons du prophète. Il en résulte des doctrines différentes sur l’autorité : ainsi, l’imamat fait partie des fondements de la religion chez les chiites qui vouent amour et dévotion aux imams et à la famille du prophète. D’autres divergences portent sur des questions plus ou moins minimes, qui concernent les pratiques, des questions de droit islamique, ou de théologie. Pour tous, sunnites et chiites, la doctrine cardinale est celle de l’unicité et de la transcendance divine, le livre saint est le Coran.

JOL Press : Pourquoi ces deux branches de l’islam s’affrontent-elles ? Que revendiquent-elles ?
 

Il faut distinguer les controverses religieuses et les rivalités politiques. Il y a toujours eu des polémiques entre oulémas sunnites et chiites, puisque chaque camp, comme dans bon nombre de religions, prétend détenir la vérité. Mais il y a aussi eu des dialogues et des expériences de partage et de vivre ensemble au quotidien. Les controverses religieuses sont relancées lorsqu’un enjeu politique, ou économique perturbe l’équilibre. C’est le cas actuellement au Moyen-Orient et ailleurs en Afghanistan, au Pakistan, et jusqu’en Indonésie où la minorité chiite est menacée.

JOL Press : Pourquoi les Chiites sont-ils si minoritaires par rapport aux sunnites ? Y a-t-il d’autres branches de l’islam et prennent-elles part à cette guerre ?
 

Les sunnites constituent la branche majoritaire de l’islam, et elle est elle-même divisée. Il y a quatre écoles juridiques, différents courants théologiques, des ordres soufis, des courants issus de réformismes comme le wahhabisme ou le salafisme, etc.

Les chiites forment la seconde branche de l’islam et représentent entre 12 et 15% des musulmans. Cette branche est elle aussi divisée en sous-groupes apparus à diverses périodes de l’histoire : les chiites imamites ou duodécimains qui sont les plus nombreux – ils sont ceux que l’on trouve en Iran, en Irak, au Liban, etc. – les ismaéliens, les zaydites, les chaykhis, les alaouites, etc.

Enfin, il existe une troisième branche de l’islam, aujourd’hui très minoritaire, celle des ibadites, que l’on trouve notamment dans certaines régions du Maghreb et à Oman.

JOL Press : Cette guerre fratricide est-elle récente ou existe-t-elle depuis la séparation de l’islam ?
 

Il n’y a pas « une » guerre fratricide, mais des situations tendues ou des conflits dans plusieurs pays, au Pakistan, en Irak comme en Syrie etc., pour des raisons propre à chaque dynamique locale. L’histoire de la civilisation islamique a traversé des situations de rivalité, notamment entre l’Empire ottoman et l’empire safavide, mais aussi des moments régis par la diplomatie et les échanges. On ne peut en tout cas pas parler de guerre entre sunnites d’un côté et chiites de l’autre, cela ne s’est pas produit.

Ces tensions ou ces conflits, au Moyen-Orient principalement, ont aujourd’hui pour toile de fond la guerre froide opposant l’Arabie saoudite et l’Iran. Chacun se voit comme une puissance régionale et vise l’hégémonie, en s’appuyant pour cela sur son réseau d’alliés (les Etats-Unis et l’Europe pour l’Arabie saoudite, ainsi que les autres pays du Golfe et les monarchies arabes traditionnelles comme le Maroc et la Jordanie ; la Syrie, une partie du Liban dont le Hezbollah pour l’Iran).

JOL Press : Comment ces tensions déterminent certains des conflits dans la région ?
 

Le jeu des alliances est déterminant, ainsi que les situations locales et nationales. Ainsi, le régime de Bachar al-Asad est l’allié de l’Iran, et ils ont tous deux pour allié le Hezbollah libanais. Au Liban, le Hezbollah fait bloc avec le mouvement Amal – qui est aussi un parti chiite (très proche de la Syrie et moins de l’Iran), les partisans de Michel Aoun, qui sont plutôt issus des milieux chrétiens, et le PSNS. Ce bloc forme les principaux alliés du régime syrien. Les chiites en constituent la principale composante, mais pas la seule et, par ailleurs, certains chiites libanais ne se reconnaissent pas dans ce bloc et ne soutiennent pas la Syrie. Les situations, localement, sont complexes. Toutefois, au bout du compte, la dynamique qui se met en place est celle d’un conflit entre chiites et sunnites. En effet, les opposants au régime syrien au Liban appartiennent, entre autres, à la mouvance fondée par l’ancien président Rafic Hariri, assassiné en 2005, qui est alliée à l’Arabie Saoudite.

Une autre logique prévaut en Irak, où les chiites ont accédé au pouvoir par les urnes, parce qu’ils sont majoritaires d’un point de vue démographique, après avoir été victimes de l’oppression du régime de Saddam Hussein. Le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, est donc un allié de l’Iran et de la Syrie, et il soutient Bachar al-Asad. En revanche, des sunnites irakiens soutiennent l’opposition en Syrie. L’Irak même est la proie de tensions confessionnelles et d’attentats.

JOL Press : Ces tensions sont-elles inéluctables ?
 

Les divers fronts qui opposent les sunnites aux chiites ont des lignes mouvantes où s’imbriquent des logiques locales. Cela commence par des quartiers qui s’affrontent et puis, cela fini par atteindre les niveaux nationaux, régionaux et internationaux. Ces logiques sont aussi à l’œuvre dans les pays du Golfe ou au Yémen, si on se limite au Moyen-Orient. Chaque conflit revêt une forme particulière et relève à la fois d’une dynamique propre et d’interactions avec l’extérieur. Le facteur religieux est une des logiques à l’œuvre, ce n’est pas la seule. 

La Rédaction


Chiites Islam Musulmans Sunnites
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