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Comment évacuer le négatif en période de crise?

15.04.2013 par La Rédaction
Comment évacuer le négatif en période de crise?

Sous le regard de Ronan Chastellier, mode, politique, économie et aussi culture connaissent désormais une « époque en slip ». Une époque de « nudité », de-non dissimulation radicale des choses, mais aussi de régression intellectuelle et de retour à un état de nature, naïvement qualifié de « postmoderne ». Extraits de « Tous en slip ! » (Editions du Moment).

[image:1,l]

Par temps de crise, d’austérité, de contribution fiscale exceptionnelle, les habitudes des Français changent. Nécessité matérielle et appauvrissement plus ou moins partagé, beaucoup se déclarent en faveur d’un mode de vie plus frugal : ils s’intéressent à l’écologie, pratiquent la course à pieds nus (Barefoot), s’entichent superstitieusement de bio, de light et de 0%. Ou se prennent de passion pour le végétal, au jardin ou dans les potagers.

Pour Ronan Chastellier, la crise économique pourrait bien préluder à une forme d’éveil spirituel, un chemin vers la vérité. Mais voilà, les choix les plus vertueux ne sont pas à l’abri du Marketing. Le Marketing qui parfois rencontre l’esprit du temps mais, à d’autres moments, bute sur le facteur « stupide », jusqu’au ridicule. Entre théorie sociologique et satire sociale, ce livre est une lecture drolatique des tendances de la crise. C’est aussi un avertissement ironique et décomplexé aux chantres de l’austérité. Tous en slips, peut-être, mais pas en fourrure, le slip !

Extraits de Tous en slip ! Essai sur la frugalité contemporaine et le retour aux valeurs simples, de Romain Chastellier (Editions du Moment)

Comment évacuer le négatif en période de crise ? Simplement en s’entourant d’un univers qui affiche ou fabrique du bonheur ? C’est la tendance à la psychologie positive repérable dans les yaourts et les cosmétiques. Une récente étude menée par l’Atelier parisien d’urbanisme montre cette année une croissance de 21 % des locaux commerciaux destinés au bien-être ou au réconfort : chocolatiers-confiseurs, cavistes-chics, instituts de massage et bars à manucure…

Sous le label du bien-être, il y aurait un principe de plaisir universalisé, une injonction à prendre du bon temps. Et probablement, aussi, une avancée vers la satisfaction. C’est une mobilisation infinie, un auto mouvement général où notre petit moi devrait pouvoir s’épanouir dans un Soi supérieur et heureux. Et tout le monde souhaite avoir sa part de félicité. La recherche du bonheur a même donné naissance à un courant de pensée, la « science du bonheur », une formule accrocheuse pour montrer que le bonheur se cultive. Et même avec ardeur.

Selon les théoriciens de cette science, pour 50 % notre capacité à être heureux serait due à notre patrimoine génétique, pour 10 % à des circonstances extérieures et pour 40 % dépendrait de nous-mêmes. C’est donc la porte ouverte à toutes sortes de machins « bien-être », même si l’argument laisse les psychanalystes un peu sceptiques, le bonheur étant selon eux inatteignable à partir de quelques exercices physiques, d’un massage ou d’une crème de soin.

Et les économistes s’y collent aussi avec la publication du livre Économie du bonheur[1], écrit par Lucie Davoine, qui envisage de faire enfin le point sur le lien entre « croissance économique » et bonheur. Autrement dit, un coup de plumeau sur le fameux paradoxe d’Easterlin, du nom de cet économiste des seventies, qui avait souligné, chiffres à l’appui, que la croissance économique des États-Unis n’avait pas rendu les Américains spécialement plus heureux. Au bout de longues pages ennuyeuses du livre de Lucie Davoine, on ne sait pas très bien si l’équilibre budgétaire, qui est la grande incertitude du moment, va rendre les Français plus heureux ou pas.

Toujours est-il que les économistes se sont passionnés pour la question de trouver les bons indicateurs du bonheur : quels sont les menus plaisirs, les joies et les peines, qui permettent de quantifier la satisfaction et l’épanouissement personnel ? Et, désespoir théorique, ils n’ont pas trouvé. Il faudra leur expliquer que, depuis Pline l’Ancien, on sait que le bonheur passe surtout par de petits moments fugitifs, qu’il faut viser humblement le moment présent pour si possible en profiter un peu. Ne pas se laisser balader donc par un univers « rose bonbon », y compris dans les livres d’économie.

« Tous les livres sont devenus superficiels », disait Nietzsche. Dans la frugalité contemporaine, on sent bien que cet éclair de connaissance général que l’on attend ne viendra pas forcément des livres d’économie. C’est comme si le retour à la simplicité nous condamnait aussi à l’autodidactisme, à une action plus personnelle.

____________________________

Ronan Chastelfier est sociologue, maître de conférences à l’institut d’études politiques de Paris. Président de « Tendanco », il donne aussi des conférences « assez rock » en France et à l’étranger. 

Tous en slip ! Essai sur la frugalité contemporaine et le retour aux valeurs simples, Editions du Moment (28 mars 2013)

 
[1] L. Davoine, Économie du bonheur, La Découverte, coll. « Repères », 2012.

La Rédaction


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