La moralisation de la vie politique passera-t-elle par une meilleure diversité des professions représentées à l’Assemblée ? Le gouvernement semble se pencher sur cette idée. L’occasion de regarder de plus près les diverses professions des députés. Des professions qui ne sont justement pas très diverses.
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Dans sa course à la moralisation de la vie politique, le gouvernement veut être intraitable. A la suite de la polémique concernant le lien entre l’ancien ministre Jérôme Cahuzac et des laboratoires pharmaceutiques, l’Etat pourrait être amené à surveiller de près les professions des membres de l’Assemblée Nationale.
De nombreux fonctionnaires
C’est en tout cas ce qu’a sous-entendu la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, à la suite d’une déclaration de François Hollande. Certains métiers pourraient donc être interdits d’accès à l’hémicycle, s’ils sont jugés porteurs de conflits d’intérêts.
Aujourd’hui, les données de l’Assemblée Nationale concernant les professions des députés sont assez vagues. Certains détails échappent à l’administration et les députés ne sont pas soumis à un contrôle strict de ce qu’ils déclarent.
Selon ces données, à l’heure actuelle, sur 574 députés inscrits, 134 ont indiqué exercer une profession dans la fonction publique, 73 affirment être « cadres ». Il y aurait également 55 retraités, 55 avocats, juristes et magistrats, 29 médecins et 27 chefs d’entreprises.
Ces catégories, à elles seules, représentent 65% des professions de l’Assemblée Nationale.
Aucun ouvrier dans l’Assemblée
Les membres de la fonction publique, largement majoritaires à l’Assemblée se répartissent entre les enseignants (45,5%), les hauts fonctionnaires (27,6%) et les fonctionnaires classiques (26,9%).
Bien loin derrière, les commerçants et agriculteurs, sont largement sous-représentés. Selon ce qui a été déclaré, l’Assemblée compterait quatre commerçants, douze agriculteurs. Il n’y aurait par ailleurs aucun ouvrier déclaré.
Chefs d’entreprise à droite, retraités à gauche
Les chefs d’entreprises trouvent sans surprise leur place à droite de l’hémicycle. Au sein du groupe UMP, ils sont 23 et représentent la quasi-totalité de la population entrepreneuriale de l’Assemblée. En comparaison, ils ne sont que 6 au sein du groupe socialiste.
L’inverse se produit lorsqu’il s’agit du nombre de retraités déclarés au sein de l’Assemblée. Alors que les socialistes en compte 39 dans leur groupe, ils ne sont que 9 à l’UMP sur un total de 55 dans tout l’hémicycle.