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Dans les urnes plutôt que dans la rue… oui aux candidats Barjot

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Mardi 23 avril, la France deviendra le 14ème pays au monde dont le Parlement aura reconnu le droit au mariage civil entre personnes de même sexe. N’en déplaise à la grosse centaine de milliers de manifestants qui ont arpenté le pavé parisien, hier dimanche… c’est au Parlement et aux représentants élus du peuple français qu’il appartient d’avoir le dernier mot et non à la rue.

Les drapeaux – roses et bleus comme arc-en-ciel – n’y changent rien ; les cris d’orfraies, les slogans menaçants et toutes les formes de débordements n’y changent rien. La loi passera et s’imposera. Prétendre le contraire, c’est jouer avec le feu, porter atteinte à la République.

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Sur le fond, il est indéniable que cette réforme sociétale est majeure et chacun peut sans doute comprendre qu’elle bouleverse et inquiète certaines croyances, certaines opinions. Mais, par-dessus tout, il est des principes que l’on ne saurait laisser piétiner impunément. Ces principes, ce sont les fondements même de la démocratie représentative.

C’est temps-ci, l’Histoire a la cote… mais comme il est curieux d’entendre certains convoquer volontiers l’esprit de 1789 et remettre en cause, du même pas, les principes fondamentaux de la démocratie représentative.

Par la volonté du Peuple

Ce n’est pas la rue, mais les députés et sénateurs qui votent les lois. Ce n’est pas la rue, mais le président de la République et son gouvernement qui proposent, le plus souvent, la loi – celle-ci comme toutes les autres. Au nom de quoi, au nom de qui ? Au nom de la majorité, une majorité de suffrages, de ceux qui se sont exprimés lors des élections sources de cette double légitimité.

Ces députés et sénateurs, ce président de la République et son gouvernement ont été élus légitimement, il y a tout juste un an. Personne n’a contesté les résultats des deux tours de la présidentielle, personne n’a contesté ceux des législatives qui ont suivi.

Que ces résultats soient ceux espérés ou attendus, souhaités ou souhaitables, cela n’a pas d’importance. Le principe est là et la légitimité de ceux qui gouvernent ne saurait être contestée ailleurs que dans les urnes, le moment venu. Dès lors, peu importe la fréquence des manifestations, peu importent les querelles de chiffres entre organisateurs et police… les parlementaires voteront, représentants de la Nation en vertu de cette « volonté du Peuple », celle-là même que revendiquaient les délégués aux États-généraux rassemblés au Jeu de Paume. En 1789, mieux vaut juin que juillet… La réunion des représentants du Peuple plutôt que la violence de la rue déchaînée.

Re-passionner le jeu politique

N’en déplaise à la rue, à celle-ci comme aux autres, il n’y aura pas de référendum, pas de référendum sur le mariage pour tous, pas de référendum sur n’importe quel autre sujet. Il est désormais acquis que les Français répondent rarement à la question qui leur est posée. Alors, pourquoi François Hollande irait-il s’infliger une défaite quasiment assurée…

Ce n’est pas à la rue de décider – a fortiori quand elle est aussi « bien mise » que celle-ci -, mais rien n’interdit à ceux qui descendent dans la rue de se frotter, à leur tour, au jeu démocratique et de tenter, légalement, de sortir les sortants… Dimanche 21 avril, place des Invalides, peu avant la dispersion, Frigide Barjot a annoncé qu’il y aurait, lors des prochains rendez-vous électoraux, des listes estampillées « Manif pour tous ». Chiche ! Aux municipales d’abord et puis ensuite aux cantonales, aux régionales, à chaque échelon du jeu démocratique, jusque, pourquoi pas, en 2017, à la présidentielle et aux législatives.

Des candidats Barjot, c’est sans doute bien plus sain que des groupuscules fachos prêts à faire le coup de poing. De quoi re-passionner, enfin, le jeu politique et revigorer notre démocratie.

Après « la manif pour tous », les élections pour tous…

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