Le Sénat regarde avec une particulière attention les dérives sectaires de la médecine. Dans un rapport publié mercredi 10 avril, des sénateurs réunis au sein d’une commission d’enquête s’inquiètent des dérives thérapeutiques proches de la « charlatanerie ».
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Face aux dérives constatées dans le domaine de la santé, une commission d’enquête du Sénat, à l’initiative du groupe Rassemblement démocratique et social européen (RDSE), a publié un rapport sur l’influence des mouvements à caractère sectaire.
Des pratiques commerciales
Pour les membres de cette commission, certaines de ces dérives seraient proches de la « charlatanerie », indique ce rapport rendu public mercredi 10 avril.
C’est en auditionnant pas moins de 72 victimes, professionnels de la santé, experts et représentants d’autorités sanitaires que les sénateurs sont arrivés à cette conclusion.
« Certaines dérives thérapeutiques dues à des pratiques commerciales, proches de la charlatanerie, exploitent les peurs et les attentes de la population en matière de santé et de bien-être et peuvent insidieusement orienter leurs victimes vers des pratiques thérapeutiques souvent dénuées de fondement scientifique, compromettant ainsi leurs chances de guérison, » indique ainsi le rapport.
L’image de la médecine classique est altérée
Dérives sectaires et thérapeutiques cumuleraient « les dangers liés à une forme d’emprise et les risques dus à l’exploitation mercantile de la crédulité de personnes vulnérables. »
Aujourd’hui, « l’image de la médecine classique » est « altérée par des scandales récents qui peuvent conduire des personnes atteintes de pathologies lourdes à s’interroger sur les propositions thérapeutiques de leur médecin pour s’en remettre à des pratiques de ‘soins’ sans nécessairement disposer d’une information complète sur les conséquences de leur choix, » juge encore le rapport.
Plus de vigilance
Pour venir à bout de ces pratiques, les sénateurs préconisent notamment d’interdire aux médecins, pharmaciens et dentistes qui auraient été radiés de leur Ordre de ne plus porter leur titre.
Ils appellent également les procureurs de la République de prendre avec beaucoup de considération les plaintes d’éventuelles personnes qui se diraient victimes d’une pratique médicale jugée sectaire.