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Des musulmanes répondent aux Femen

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Le 4 avril dernier se déroulait le Topless Jihad Day, une journée internationale décrétée par les Femen pour la défense de liberté des femmes arabes et pour soutenir la militante tunisienne Amina Tyler, séquestrée par sa famille. La veille, trois « sextrémistes » avaient brûlé le drapeau salafiste devant la grande Mosquée de Paris, un « lieu symbolique » pour Inna Shevchenko, fondatrice des Femen, afin de « dénoncer l’extrémisme religieux » musulman.  

La réponse des « Muslim Women Against Femen »

Devant ces actions chocs, des femmes musulmanes ont décidé de créer une page Facebook, Muslim Women Against Femen, pour s’opposer à ce « féminisme colonialiste ». « Nous en avons assez des féministes occidentales qui nous imposent leurs valeurs. (…) Les femmes musulmanes ne veulent pas de cette relation paternaliste et parasitaire qu’imposent certaines féministes occidentales », précisent les administrateurs.

« L’islam est ma liberté »

Les internautes peuvent s’exprimer sur le réseau social en postant de simples messages ou des photos d’elles. Depuis l’ouverture de la page Facebook, les messages affluent : « Femen, ne me libérez pas, je m’en charge »« la nudité n’est pas la liberté, nous n’avons pas besoin de votre morale », peut-on lire, ou encore « L’islam est ma liberté ». Dans une lettre ouverte publiée sur le site du Huffington Post, les membres du Muslim Women Against Femen ont déclaré qu’elles étaient « fatiguées que les femmes musulmanes soient stéréotypées comme des femmes impuissantes nécessitant un progrès sur le modèle occidental ». 

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Les Femen continueront à se battre

Face à l’ampleur du mouvement, qui regroupe plus de 5000 membres depuis sa création, le 4 avril dernier, Inna Shevchenko s’est expliquée dans une lettre publiée sur le site du Huffington Post. « ( …) Je ne nie pas qu’il existe des femmes musulmanes capables de dire qu’elles sont libres et que le niqab est leur choix, leur droit », explique la militante ukrainienne. « Vous prétendez que nous défendons notre idée de la liberté depuis notre partie du monde et que vous n’en avez pas besoin. Mais la liberté n’a pas de nationalité ou de couleur de peau. Il n’y a pas de droits de l’Homme pour les Européens, d’autres pour les Arabes, et d’autres pour les Américains, car c’est une valeur universelle », poursuit la militante avant d’ajouter que les Femen continueront à se battre « pour nous toutes, pour nos droits et pour notre liberté. Nous allons nous battre avec vous, avec les femmes arabes, comme Aliaa Elmahdy, comme Amina et je l’espère comme vous ».

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