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Élection en Algérie: la surpuissante armée s’invite dans le débat

01.04.2013 par La Rédaction
Élection en Algérie: la surpuissante armée s’invite dans le débat

Les élections algériennes approchent et les rumeurs vont bon train pour imaginer une succession à Abdelaziz Bouteflika. Après 14 années au pouvoir, celui-ci cèdera sa place à un successeur aujourd’hui inconnu. L’inquiétude grandit parmi la population. Le scénario de 1992 ressurgit. Cette année-là, l’armée avait pris le pouvoir et une guerre civile avait fait rage pendant un an. Et en Algérie, l’armée n’est pas composée de simples militaires, elle est également un acteur incontournable et omniprésent de la vie économique du pays.

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Dans le cœur du tumulte qui agite l’Algérie à l’aube de la prochaine élection présidentielle, une anxiété toute particulière anime la population, une anxiété qui concerne un acteur qui pourrait bien avoir son rôle à jouer : l’armée.

Entre Abdelaziz Bouteflika et l’armée

A 79 ans, Abdelaziz Bouteflika est le président qui aura servi le plus longtemps. Il est arrivé il y a 14 ans au pouvoir et alors que ces élections approchent, les politiques et hauts gradés de l’Etat s’inquiètent de l’état de santé du président et commencent à penser qu’il serait plutôt sage que le président se retire.

Les spéculations vont alors bon train et on imagine déjà que l’armée, qui a organisé un coup d’Etat après les élections de 1992, déclenchant une guerre civile d’une année, pourrait à nouveau s’emparer du pouvoir.

Entourée de mystères, l’armée algérienne exerce une influence considérable sur la politique ainsi que sur l’économie du pays.

L’armée, alliée de Washington

L’instabilité liée à la présence de terroristes islamistes est une grande préoccupation dans la région et face à cet enjeu, l’armée algérienne est devenue un allié clé de Washington contre Al-Qaïda et ses succursales en Afrique du Nord.

Pour leur part, les officiers de l’armée algérienne ont également leurs intérêts, et ils se comptent en milliards de dollars. Et l’un des plus importants est de préserver les très nombreuses ressources pétrolières et gazières qui font la richesse du pays, de la surveillance civile d’un nouveau gouvernement.

« Si le pays est en danger, si le gouvernement ne parvient pas à un consensus, » l’armée « réagira telle qu’elle a réagi en Egypte, » explique un colonel à la retraite de l’armée algérienne, Mohamed Chafik Mesbah.

Vers un scénario à l’égyptienne ?

En Egypte, les généraux de l’armée ont pris le contrôle du pays lors du soulèvement, il y a deux ans. Cet évènement avait été largement perçu comme une tentative de l’armée de protéger ses intérêts économiques et financiers.

Bien que leurs actifs soient réellement difficiles à comptabiliser – souvent cachés par des couches de filiales, déposées sous de faux noms, et dont les gains arrivent directement sur des comptes à l’étranger – quelques-uns des principaux généraux ont transformé l’armée en une sorte de lobby informel mais influent qui assure le développement des entreprises et s’attache à enrichir leurs familles.

Malgré les efforts d’Abdelaziz Bouteflika pour réduire l’influence de l’armée au fil des années, l’Algérie est toujours gouvernée par un système où les principales décisions sont prises par un petit consortium de personnalités militaires et de sécurité, une force que les Algériens appellent « le Pouvoir ».

Un rôle économique et politique

Par conséquent, la distribution du budget de la Défense « reste bien entre les mains des militaires, » écrit Claire Spencer, spécialiste de l’Algérie pour le think tank Chatham, basé à Londres.

« Nous vivons dans un Etat militaire, » déclare Mourad, 58 ans, retraité résidant à Alger et qui n’a pas voulu donner son nom de famille. « Tout le monde connait l’étendue des pouvoirs de militaires, mais personne ne veut en parler. »

Mais alors qu’Abdelaziz Bouteflika a tenté de réduire le poids politique de l’armée, celui-ci ne s’est pas aventuré à toucher à l’aspect économique de cette superpuissance. Une telle attaque aurait pu avoir de lourdes conséquences mais surtout, le président tout comme d’autres hauts-placés au gouvernement sont soupçonnés de largement bénéficier de ce réseau.

Aujourd’hui, aucun successeur potentiel d’Abdelaziz Bouteflika n’a témoigné de sa volonté de tout bouleverser. Mais l’enjeu de la richesse de l’armée est au cœur de toutes les conversations.

Exclusivité sur le marché de l’importation

« Tout le monde en parle, » explique Lamine, 65 ans, résidant à Boumerdès, une ville de l’est du pays. « Nous ne pouvons pas voir cette richesse à chaque coin de rue, mais tout le monde sait de quel genre de ressources ils bénéficient. Et nous n’aimons pas ça. C’est un système que nous devons détruire. Si l’armée laissait le président travailler, il pourrait peut-être sauver le pays. »

Des sources au sein de la communauté d’affaires algérienne qui ont demandé à garder l’anonymat ont estimé que les entreprises liées à l’armée pourraient représenter 15% du marché d’importation ici.

Généraux à la retraite et toujours en fonction, ainsi que leurs familles auraient récolté des bénéfices exceptionnels provenant notamment des commissions du très fort secteur de l’importation : blé, matières premières, produits pharmaceutiques, sucre.

Ils n’hésitent pas non plus à s’accorder d’autres bénéfices et à prendre une coupe sur les bénéfices des projets de construction d’infrastructures gérés par des entreprises étrangères et locales. L’argent est blanchi par des investissements immobiliers à l’étranger, notamment à Paris, selon divers rapports.

Un réseau bancaire international

La Banque intercontinentale arabe, basée à Paris, est connue en Algérie sous le nom de « la banque des généraux » en raison de son rôle de premier plan en tant que gardienne des actifs financier des officiers et de leurs familles.

Des sources algériennes, dans le milieu des affaires, affirment également que d’autres banques, notamment aux Emirats arabes unis, avec la Banque arabe pour l’investissement et le commerce extérieur, sont largement choisies par les généraux pour abriter des fonds d’investissements.

Si vous êtes un homme d’affaires et que vous voulez créer une entreprise d’import-export, « si vous touchez à n’importe quel intérêt de l’armée, votre entreprise est déjà vouée à l’échec, » déclare un journaliste économique d’un des plus grands journaux algériens, qui a également souhaité garder l’anonymat.

Ce journaliste a passé des années à enquêter sur les exploitations de l’armée, mais s’abstient aujourd’hui de publier les résultats de son enquête dans les médias algériens, car certains généraux détiennent également des parts dans de nombreux médias du pays.

« Vous devez avoir le soutien de l’administration, » déclare ce journaliste. « Ils sont une mafia. Personne ne peut rivaliser avec eux. »

Blanchiment d’argent et vente d’armes

En effet, la police et les analystes algériens ont relié certains des principaux généraux du pays – notamment l’ancien ministre de la Défense, le général Khaled Nezzar – à des transactions commerciales douteuses et des scandales de blanchiment d’argent en Algérie et en Europe.

Le fils du général Nezzar, Lofti Nezzar, a lancé une entreprise du nom de Smart Link Communication, première entreprise du monde arabe consacrée à la « WiMax » – technologie Internet sans fil et à très haute vitesse qui couvre de longues distances sans nécessiter de lignes électriques ni de relais téléphoniques. Lofti Nezzar est devenu le premier fournisseur privé d’accès à Internet, les autres entreprises ayant pliées sous le poids de la compétition, tels que l’expliquent les hommes d’affaires algériens.

L’ancien commandant des forces terrestres d’Algérie, le général à la retraite Kamel Abderrahim, est propriétaire des très rentables Industries Médico-Chirurgicales, une société de distribution pharmaceutique et médicale qui détient 40% des parts de marché pour les appareils de dialyse rénale en Afrique de l’Ouest. C’est son fils, Nadir Abderrahim, qui dirige officiellement l’entreprise. Cette entreprise reconnaît un chiffre d’affaires annuel de 100 millions d’euros.

De nombreux autres officiers de haut-rang – comme les généraux Mohamed Lamiri, Mohamed Mediene et Mohamed Betchine – sont soupçonnés d’avoir accumulés des fortunes estimées aujourd’hui à des centaines de millions de dollars par la vente d’armes où par les mines de diamants en Afrique du Sud. Cependant, ces informations sont difficiles à vérifier.

Les généraux se donnent beaucoup de mal pour dissimuler leurs richesses.

Le futur président devra être conciliant avec l’armée

« A l’avenir, s’il y a un véritable gouvernement démocratique, il pourra faire pression sur l’armée pour qu’elle se retire de l’économie, » déclare Abdul Haq Lamiri, économiste à l’Institut international de gestion d’Alger. « Le gouvernement devrait leur donner un moyen d’en sortir – en faisant passer une loi qui leur permettrait d’entrer de nouveau dans cette économie de manière légitime et sans que ces derniers ne soient sanctionnés. »

« C’est la seule manière d’y arriver, » ajoute-t-il.

Global Post / Adaptation Sybille de Larocque – JOL Press

La Rédaction


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