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Élection présidentielle italienne: les clés du scrutin

18.04.2013 par La Rédaction

L’Italie a une longue tradition de crises politiques. Mais jamais, au cours des deux dernières décennies, le pays n’avait eu autant de difficultés à se doter d’un gouvernement. Deux mois déjà depuis les élections législatives de février. L’élection – par l’Assemblée et le Sénat – d’un nouveau président de la République a débuté mercredi 17 avril, elle pourrait permettre aux Italiens de sortir de cette impasse. Jean-Yves Frétigné, docteur en histoire de l’Italie contemporaine à Sciences Po Paris et président de la société d’études françaises du Risorgimento italien, nous aide à saisir les enjeux du scrutin.

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Les élections législatives italiennes des 24 et 25 février ont donné à la Chambre des députés une très courte victoire à la gauche, avec 55% des sièges. Au Sénat, en revanche, aucune coalition majoritaire ne se distingue. Depuis deux mois, les tractations patinent.

La proximité de cette nouvelle élection présidentielle n’a pas facilité la tâche. Au cours des six derniers mois de son mandat, les prérogatives du chef de l’État sont restreintes. Une fois élu, le futur président – le successeur de l’actuel locataire du Quirinal, Giorgio Napolitano – aura le pouvoir de dissoudre les assemblées. Pour nombre d’observateurs politiques, cette épée de Damoclès pourrait presser les formations politiques à se mettre d’accord sur une « combinazione » pour former un exécutif. 

 

JOL Press : Depuis hier, 1007 « grands électeurs » (parlementaires et représentants des régions) sont réunis au Parlement pour élire le président de la République parmi plusieurs noms « papabili » -la tradition étant qu’aucun candidat n’ait fait acte de candidature. Quelles sont les forces en présence au sein de ce « conclave » ?

 

Jean-Yves Frétigné : La comparaison est bonne car, comme dans un conclave, on fait des pronostics qui se révèlent faux et lorsque la fumée blanche plane sur le ciel romain alors tout le monde affirme qu’il ne pouvait y avoir d’autres choix que celui de la personne désignée.

Depuis l’opération  « Mani pulite », au début des années 1990, il n’y a plus de grandes familles politiques dont l’accord soit nécessaire pour l’élection du chef de l’Etat. Les trois derniers présidents étaient issus de la Démocratie chrétienne (Oscar Luigi Scalfaro et Carlo Azeglio Ciampi), ou de l’ex-Parti communiste italien (PCI), comme Giorgio Napolitano, l’actuel hôte du Quirinale. 

Aujourd’hui, avec un tiers de « disciples » plus ou moins fidèles de Beppe Grillo [ le « Coluche transalpin », leader du Mouvement 5 étoiles, ndlr], et un tiers d’élus proches de Silvio Berlusconi, qui représentent la droite mais dont la réputation est problématique (c’est un euphémisme), la configuration des deux Chambres est radicalement nouvelle. Il est donc très difficile de déterminer les forces en présence. Seule la gauche peut voter de manière unie pour un candidat consensuel.

Il faut aussi penser à ce paradoxe de députés et de sénateurs qui vont élire un président avant de remettre dans quelques semaines leurs sièges en jeu car on s’achemine vraisemblablement vers de nouvelles élections.

JOL Press : Les noms de plusieurs personnalités circulent : ceux de Romano Prodi, l’ancien président du conseil de centre gauche, Massimo d’Alema, son prédecesseur, Emma Bonino, ancienne commissaire européenne… Quel est selon vous l’homme – la femme – à même de redonner confiance à une Italie qui doute d’elle-même ?
 

Jean-Yves Frétigné : Ce qu’il faut, c’est une personnalité de consensus ; le type de scrutin l’exige, mais aussi la fonction de primus inter pares. Si le pouvoir politique stricto sensu est dans les mains du président du Conseil, le président de la République n’est pas quelqu’un qui inaugure les chrysanthèmes. Son pouvoir est réel et la fonction a été revalorisée depuis vingt ans car il incarne l’unité de la nation face aux forces centripètes (cf. la ligue du Nord, régionaliste). Enfin, la fonction a été souvent occupée par un intellectuel prestigieux (comme Luigi Einaudi dans les années 1950 ou Giorgio Napolitano, spécialiste de Gramsci)

Mon favori est Giulio Amato pout toutes les raisons susmentionnées, plus deux autres : il a été président du conseil au moment de « Mani pulite » et donc il peut se révéler l’homme pour sortir l’Italie d’une nouvelle crise politico-morale. Il est, d’autre part, reconnu et estimé en Europe. 

JOL Press : Quels sont les enjeux de cette élection ?

 

Jean-Yves Frétigné : Ils se situent à deux niveaux qui s’entrecroisent : il reviendra au prochain président de trouver un président du Conseil et une majorité politique à l’Italie qui va sans doute revoter. Mais il devra aussi redonner confiance aux Italiens minés par la crise économique, politique et morale.
 
JOL Press : Pour être élu, le nouveau président doit recueillir les deux tiers des voix au cours des trois premiers tours, la majorité absolue à compter du quatrième. Le nombre de scrutins est illimité. L’actuel président Napolitano a été élu en 2006 au quatrième tour ; Oscar Luigi Scalfaro, en 1992, au bout du seizième… A quoi s’attendre cette fois-ci?

 

Jean-Yves Frétigné : Deux hypothèses : ou c’est le marchandage d’élus à bout de souffle et cela peut durer longtemps, ou l’emporte la volonté de donner une image de cohérence aux Italiens et, plus généralement, à l’opinion publique internationale – sans oublier les marchés ! – et alors l’élection sera rapide. Che sarà sarà !

 

 
 

La Rédaction


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