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Faut-il encore croire que la Corée du Nord bluffe?

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Kim Jong-un se prépare à la guerre, ses ennemis se préparent à répliquer. L’inquiétude au sein de la communauté internationale est à son comble. Jeudi 4 avril, Pyongyang a annoncé avoir approuvé le projet définitif d’opérations militaires contre les Etats-Unis, depuis les Américains se sont mis en position de défense et la communauté internationale n’a pas caché son inquiétude face à cette nouvelle escalade de tensions.

Armement des forces en présence

Dans la journée de jeudi, l’armée nord-coréenne a positionné, selon l’agence de presse sud-coréenne Yonhap, des missiles Musudan à moyenne portée sur ses côtes. Ces missiles peuvent parcourir une distance de 3000 km et donc atteindre des bases américaines, au Japon, à Guam ou en Corée du Sud.

Les Etats-Unis ont également entamé le déploiement de leurs forces dans la région pour contrer une éventuelle attaque. Une batterie antimissile THAAD a notamment été envoyée sur Guam tandis que deux destroyers capables d’intercepter les missiles ont été déployés dans le Pacifique.

Ban Ki-moon alerte la communauté internationale

Depuis, les réactions internationales se sont succédé et le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a été le premier à réagir alors qu’il était à Madrid.

« La menace nucléaire n’est pas un jeu, c’est très sérieux. Je pense qu’ils sont allés trop loin dans leur rhétorique et je suis inquiet du fait que toute erreur de jugement dans cette situation puisse provoquer une crise aux conséquences très graves, » a-t-il déclaré.

En ces termes, Ban Ki-moon incite la communauté internationale à ne pas tomber dans le piège de la minimisation de la puissance nord-coréenne. Depuis le début de la crise, il y a plusieurs semaines, les différents observateurs de Pyongyang ont quasiment tous affirmé que la Corée du Nord pratiquait le marchandage et la pression sur ses ennemis uniquement dans le but d’arriver en position de force à la table des négociations.

Mais pour le secrétaire général des Nations unies, le discours classique nord-coréen a, cette fois, pris une toute autre dimension et la menace pourrait bel et bien être réelle.

La Chine reste encore inactive

Les Etats-Unis semblent également prendre « toutes les précautions nécessaires » face à Pyongyang, selon une déclaration de la Maison Blanche.

« Il y a des éléments familiers » dans les déclarations de la Corée du Nord, a déclaré Jay Carney, porte-parole du président Obama. Cependant, ces déclarations nourrissent « évidemment la préoccupation » des Etats-Unis et « nous prenons toutes les précautions nécessaires, » a-t-il ajouté.

Aujourd’hui, la Chine semble être la seule à pouvoir agir pour calmer les hostilités. Alliée solitaire de la Corée du Nord dans la communauté internationale, la Chine a témoigné à plusieurs reprises de son agacement envers la Corée du Nord, depuis ces dernières semaines. Cependant, elle n’a pas encore mis tous les moyens à sa disposition pour l’empêcher d’agir.

Une attaque le 15 avril prochain

Alors que l’Allemagne et Paris ont exhorté Pékin de tenter d’amadouer la Corée du Nord, la Chine n’a à ce jour que demandé à « toutes les parties concernées de garder leur calme et de faire preuve de retenue. »

Qu’elle soit réelle ou pas, la menace nord-coréenne pourrait être effective le 15 avril prochain. Selon des sources militaires citées par l’agence sud-coréenne Yonhap, le régime de Kim Jong-un aurait choisi cette date, correspondant à l’anniversaire de Kim Il-sung, grand-père de l’actuel leader et fondateur de la dynastie communiste, pour frapper les Etats-Unis.

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