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Femen: les «sextrémistes» fêtent leurs cinq ans

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 « Sextrémisme »

Crée en 2008 à Kiev,  le mouvement Femen célèbre aujourd’hui ses cinq années d’existence. « Maintenant installé en Ukraine, en France, en Allemagne, au Brésil, en Belgique, en Egypte, en Italie, en Suède, au Canada, Femen va continuer à se développer dans d’autres pays. Longue vie à Femen! » se sont exclamées les féministes sur la page Facebook du mouvement à l’occasion de cet anniversaire.

Tout commence en 2008, lorsque trois étudiantes, Anna Hutsol, Oksana Chatchko et Alexandra Chevchtchenkose révoltent contre le peu d’espace accordé aux femmes dans la société ukrainienne. Influencées par La Femme et le Socialisme d’August Bebel, les trois jeunes femmes décident de lancer le mouvement Femen, quatre années après la Révolution orange en Ukraine, afin de rassembler des militantes qui défendront les droits des femmes

Echo médiatique

Ce groupe féministe radical, que les militantes nomment « sextrémisme », lutte principalement contre le patriarcat, l’exploitation sexuelle, les institutions religieuses et les dictatures. Le mouvement trouve rapidement un écho médiatique en raison des actions coup de poing des militantes qui agissent seins nus, en inscrivant des slogans provocateurs au feutre noir sur leur poitrine. 

Installation à la Goutte d’or à Paris

Le 27 août 2012, la co-fondatrice des Femen, Inna Shevchenko, débarque en France avec un visa de tourisme, après avoir découpé à la tronçonneuse une croix orthodoxe en guise soutien aux Pussy Riot. Menacée de prison en Ukraine, la militante trouve refuge au Lavoir Moderne Parisien, un théâtre dans le 18e arrondissement de Paris. Un mois plus tard,  les militantes de Femen y inaugurent un camp d’entraînement international qui vise à former les activistes. Le message est clair : « Nous voulons former des jeunes femmes à devenir des soldats pour la cause féministe à travers le monde », explique Inna Shevchenko dans le journal Libération.

Des actions à l’échelle européenne

Récemment, les activistes ont multiplié les actions choc, notamment lors du Topless Djihad Day, une journée organisée pour la défense de liberté des femmes arabes et pour soutenir la militante tunisienne Amina Tyler, séquestrée par sa famille. A Paris, Bruxelles, Milan, ou encore Montréal, les militantes ont agi selon leur mode d’opération habituel : poitrines dénudées tatouées temporairement d’incriptions telles que « Arab women against islamists », « Freedom for women », « Fuck your morals ». La veille, les « sextrémistes » avaient également brûlé le drapeau salafiste devant la grande Mosquée de Paris, un « lieu symbolique » pour Inna Shevchenko afin de « dénoncer l’extrémisme religieux » musulman.  

Critiques

Offensées par les dernières actions des Femen, des femmes musulmanes ont à leur tour créé un mouvement sur Facebook baptisé Muslim Women Against Femen, pour dénoncer ce « féminisme colonialiste ». Les membres du mouvement se disent  « dégoûtées de [ces] bêtises racistes et coloniales déguisées en libération de la femme» et appellent les internautes à poster des messages de soutien et des photos sur la page de MWAF qui rassemble déjà près de 6000 membres.  

La militante tunisienne Amina Tyler, qui avait suscité la polémique en Tunisie en posant seins nus, a également condamné l’action des Femen devant la mosquée de Paris. « Elles ont brûlé le drapeau de l’islam devant une mosquée à Paris. Je suis contre. Tout le monde va penser que j’ai encouragé cela. C’est inacceptable » a-t-elle déclaré au micro de Canal +.  Cependant, Amina continuera a soutenir ces militantes même quand elle aura « 80 ans»: car pour elle, les Femen sont « de vraies féministes ».

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