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Inauguration du «Bush center»: l’ex-président fait-il consensus?

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Barack Obama, Bill Clinton, George H. W. Bush, et Jimmy Carter : quatre présidents américains se retrouvent jeudi 25 avril à Dallas, au Texas, autour d’un cinquième, George W. Bush.

Les cinq présidents ne s’étaient pas réunis depuis 2009

La dernière fois que les cinq hommes se sont rencontrés remonte à 2009, avant qu’Obama ne soit investi président, invités par George W. Bush lors d’un déjeuner à la Maison Blanche ; cette fois-ci, c’est pour l’inauguration de la bibliothèque présidentielle de l’ancien président républicain, dans son Texas natal.

L’ouverture du « George W. Bush Presidential Library and Museum » est pour certains le moyen de réhabiliter les huit années de l’ancien président au pouvoir. Huit années extrêmement controversées, qui auront fait descendre la cote de popularité du président au plus bas. À la fin de son deuxième mandat, les deux tiers des Américains déclaraient en effet désapprouver la politique qu’il avait menée.

Collection de baseball et jeu interactif

Au cœur de l’initiative de la bibliothèque présidentielle, les partisans de l’ex-président républicain ont taché de mettre en avant le côté positif de sa politique, et de rendre l’endroit accessible à tous, sans pour autant occulter les périodes sombres de la présidence. Des morceaux de la charpente du Wall Trade Center et des images du 11 septembre rappellent ainsi les débuts catastrophiques de la présidence Bush.

À côté de la collection de baseball du président et des hommages rendus à ses deux chiens défunts, Spot et Barney, les visiteurs peuvent également poser derrière la réplique grandeur nature de la table du Bureau Ovale, ou se promener dans une reconstitution du jardin de la Maison Blanche. Plus sérieusement, le musée comprend une vidéo interactive, qui offre aux « joueurs » de choisir ce qu’ils auraient fait à la place du président face à des questions cruciales comme la guerre en Irak, l’ouragan Katrina ou les attentats du 11 septembre. Autant de questions épineuses qui continuent de mobiliser les anti-Bush.

Des activistes anti-Bush manifestent

Depuis l’annonce de l’inauguration du « Bush center », une question revient en effet sur toutes les lèvres : George W. Bush est-il prêt à revenir sur la scène politique ? Rien n’est moins sûr. Si son entourage profite de ce coup de projecteur pour tenter de réhabiliter et relancer le débat sur les années Bush, largement critiquées, des activistes anti-Bush s’étaient déjà réunis lundi près du campus de l’Université méthodiste de Dallas, dans laquelle se trouve le « Bush center ».

« Nous pensons que George W. Bush et son ancien vice-président ont commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en Irak qui doivent être pris en compte », déclarait un manifestant. « Beaucoup d’entre nous sont venus pour dire « C’est une honte ! ». Nous sommes consternés de voir que les gens sont prêts à célébrer quelqu’un qui a provoqué tant de dégâts », expliquait un autre.

Bush remonte – difficilement – la pente

Malgré les protestations et l’image négative qui continue de planer sur la période des années Bush, les Américains semblent prendre du recul vis-à-vis de l’ancien président, dont la cote de popularité est remontée : de 33% d’opinions favorables en 2009, elle est passée à 47% aujourd’hui, selon un récent sondage publié par Washington Post-ABC. Dans son discours pour célébrer l’inauguration du centre, Barack Obama a par ailleurs décidé de mettre de côté les divergences qu’il entretient avec son prédécesseur, pour jouer la carte du consensus et mettre en avant ce qui le rapproche de George W. Bush.

Si certains affirment que l’ancien président remonte progressivement la pente de la popularité, d’autres restent tout de même beaucoup plus pessimistes, estimant qu’il faudra beaucoup de temps pour réhabiliter la réputation de George Bush. « C’est peut-être même impossible », a déclaré Stephen Hess, ancien conseiller des présidents Gerald Ford et Jimmy Carter. « Nous évaluons les présidents selon deux facteurs : la politique étrangère et l’économie. Et son bilan est médiocre dans les deux cas. En résumé, il nous a embrigadés dans une guerre grâce à une désinformation éhontée ».

En attendant, si le retour de Bush sur le devant de la scène politique est peu probable, il pourrait cependant jouer un rôle de poids dans la campagne pour son frère Jeb Bush, ex-gouverneur de Floride, qui pense déjà à l’horizon de la présidentielle de 2016, côte républicain.

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