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Interview de Jérôme Cahuzac: les avis de la classe politique divergent

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Jérôme Cahuzac a-t-il été sincère ? A-t-il tout avoué ? Pour la classe politique, certaines questions demeurent sans réponses, au lendemain de la première intervention télévisée de l’ancien ministre du Budget depuis la révélation de l’existence de son compte bancaire en Suisse et à Singapour.

Une bonne décision

Interrogés par les médias à la fin de l’interview d’une demi-heure, à laquelle s’est livrée Jérôme Cahuzac, sur BFM TV, les politiques sont partagés.

Pour Claude Bartonolone, président de l’Assemblée Nationale, la décision de Jérôme Cahuzac de démissionner de son poste de député à l’Assemblée Nationale est une bonne décision.

« Il respecte l’Assemblée nationale et il se respecte lui-même, » a affirmé Claude Bartolone depuis l’Assemblée Nationale. « Il respecte l’Assemblée nationale parce que son retour aurait été impossible et il se respecte lui-même parce qu’il va aller devant la justice et qu’il va se reconstruire, » a-t-il poursuivi avant d’ajouter : « Je pense qu’il a pris la seule et la bonne décision ».

Même réaction au Parti Socialiste où Harlem Désir a estimé que Jérôme Cahuzac prenait « la seule décision raisonnable, la seule décision acceptable pour les Français, en annonçant sa démission de l’Assemblée nationale, il assume sa faute individuelle. »

L’heure est désormais à la reconstruction

Certains pensent également que la démarche du ministre démissionnaire est également une première étape vers la reconstruction personnelle de l’homme.

« Jérôme Cahuzac vient d’annoncer qu’il se retirait de la vie politique, […] au-delà des aspects juridiques, c’était la seule solution pour lui », pour « se reconstruire » et « se défendre », a ainsi déclaré le maire de Villeneuve sur Lot, commune de Jérôme Cahuzac.

« Désormais, son combat se situe sur un autre plan. Il faut qu’il poursuive le chemin dans lequel il s’est engagé afin que toute la vérité soit dite, » a ajouté Patrick Cassany.

Le gouvernement savait-il ?

D’autres en revanche ont écouté l’intervention de Jérôme Cahuzac à la recherche d’une piste prouvant que le gouvernement avait connaissance de l’existence de l’évasion fiscale d’un de ses membres.

C’est le cas de Gilbert Collard, député FN du Gard. « Quelque chose m’a intrigué dans ces aveux tristement mis en scène, c’est qu’il s’adresse à tous ceux qui ont une part d’ombre. Je ne crois pas que cet homme qui a pesé chacun de ses mots ait pu parler de la part d’ombre qu’il y a chez les autres en ayant ce regard très fixe, si ce regard comme ces mots n’allaient pas vers quelques-uns. Est-ce qu’un jour Monsieur Cahuzac lèverait cette part d’ombre qui pourrait exister chez d’autres ? », a-t-il ainsi déclaré à la presse, depuis l’Assemblée Nationale.

« L’avenir nous dira ce que ces aveux voulaient vraiment dire, » a ajouté Gilbert Collard.

Une intervention « pathétique »

Puis il y a ceux qui n’ont pas pu regarder jusqu’au bout l’interview de Jérôme Cahuzac. Au lendemain de son intervention, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a avoué ne pas avoir écouté son ancien ministre.

« L’interview de Jérôme Cahuzac? Je n’ai pas regardé jusqu’au bout… Parce qu’il y avait un côté pathétique », a-t-il confié mercredi 17 avril sur France Inter.

« Il y a quand même une espèce de campagne de communication, » a ajouté Jean-Marc Ayrault avant de poursuivre, « Jérôme Cahuzac est-il sincère? Je ne sais pas. Ce n’est pas la question. La question, c’est que, comme d’autres, j’ai été trompé ».

> Vu sur LePoint.fr

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