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Jean-François Copé et François Fillon s’unissent contre François Hollande

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Leurs désaccords ont été exhibés au grand jour lors de l’élection à la présidence de l’UMP, en novembre dernier. Depuis, les deux camps, soutenant l’un Jean-François Copé, l’autre François Fillon, ont fissuré l’opposition qui peine à imposer ses thèmes. L’opposition au texte légalisant le mariage homosexuel, avait été un début, mais aujourd’hui, plus que jamais, les deux anciens adversaires veulent faire front commun pour dénoncer la politique économique mais aussi la « responsabilité personnelle de François Hollande » dans la « dégradation continue et consternante de la relation franco-allemande ».

« Climat germanophobe qui gagne le PS »

C’est donc main dans la main que Jean-François Copé et François Fillon ont fermement manifesté leur opposition à la politique du chef de l’Etat en particulier vis-à-vis de l’Allemagne, et dénoncé « le climat germanophobe qui gagne le PS et son allié d’extrême gauche. » « Dès le début de son quinquennat, au Sommet de Bruxelles le 29 juin 2012, le nouveau président français a manœuvré pour tenter d’isoler la chancelière allemande », écrivent-ils. « Ce comportement indigne, guidé par des préoccupations bassement partisanes a donné le ton de ce que serait, désormais, sa relation avec l’Allemagne. Le résultat est catastrophique : la France est isolée en Europe, sa voix est inaudible ».

Et de rappeler d’un seul homme la longue histoire des relations franco-allemandes depuis le général de Gaulle et Konrad Adenauer : « Cette relation si particulière n’a jamais été conçue comme un alignement systématique des positions françaises et allemandes dans tous les domaines », estiment-ils. « Elle est cependant indispensable et incontournable pour faire progresser l’Europe. François Hollande a ouvert la boîte de Pandore en évoquant « une tension amicale » avec l’Allemagne. »

Une réponse aux propos de Claude Bartolone

Jeudi dernier, Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, avait soutenu qu’il fallait envisager une « confrontation » pour obtenir un infléchissement de la politique d’austérité prônée par l’Allemagne d’Angela Merkel. Si François Hollande « appelle cela la ‘tension amicale’, pour moi c’est la tension tout court, et, s’il le faut, la confrontation », avait-il lancé, interviewé dans Le Monde.

Une déclaration qui n’a pas laissé le président de l’UMP et le député de la 2ème circonscription de Paris indifférents. « A l’heure où certains responsables socialistes adoptent un ton martial, avec ce pays ami, pour se positionner dans la succession d’un Premier ministre chancelant et alors que certains seconds couteaux sont prêts à cautionner des textes scandaleux pour tenter d’entrer au gouvernement, Jean-François Copé et François Fillon appellent les uns et les autres à faire passer leurs stratégies personnelles au second plan derrière l’intérêt supérieur de la Nation et l’idéal européen », ont-il estimé.

Le gouvernement se défend

« Le terme de ‘confrontation’ utilisé ces derniers jours est totalement inapproprié, inadapté. C’est même un contresens vis à vis des relations entre la France et l’Allemagne », a expliqué Michel Sapin, invité dimanche du Grand Rendez-vous Europe 1/Le Parisien/iTélé, pour tenter de calmer les esprits. « Il ne s’agit pas de se confronter à un pays, l’Allemagne, ce qui ramènerait aux pires images du passé. Il s’agit encore moins de se confronter avec une personnalité, Angela Merkel, mais de débattre en Europe, à 27, de la meilleur politique possible pour faire en sorte que l’Europe retrouve la croissance et assainisse ses finances », a poursuivi le ministre du Travail.

Même son de cloche du côté du ministre de l’Intérieur, dans une interview au Parisien : « Ces propos sont irresponsables, démagogiques et nocifs. Ils risquent de mettre en très grande difficulté la relation historique entre nos deux pays, essentielle pour l’avenir de l’Union », a martelé Manuel Valls. « Il ne peut pas y avoir de recherche d’un bouc émissaire qui aurait le visage d’Angela Merkel. Si elle gagnait les élections en septembre, que ferions-nous ? Nous déclarerions la guerre à l’Allemagne ? »

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