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«La défense n’est pas une variable d’ajustement du budget de la France»

05.04.2013 par La Rédaction

Lors de son interview télévisée, jeudi 28 mars, François Hollande a assuré que, dans le contexte de crise budgétaire que traverse la France, le budget de la défense serait sanctuarisé. Cette annonce ne saurait mettre un terme à un débat indispensable, celui sur les ambitions militaires de la France, les moyens les plus adaptés à ces ambitions et les évolutions stratégiques qui en découlent Le Général Vincent Lanata, ancien chef d’État-major de l’armée de l’air, partage régulièrement ses connaissances du monde militaire avec les lecteurs de JOL Press. Il a bien voulu répondre une fois de plus à nos questions. Entretien.

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JOL Press : La question des dépenses militaires a régulièrement fait l’objet d’un débat, souvent passionnel. Dans le contexte de crise budgétaire que nous traversons, voilà le débat relancé. Comprenez-vous les arguments de ceux qui prétendent que le budget de la défense peut être une variable d’ajustement qui doit participer à la réduction des déficits ? Quelle est l’importance de son armée pour la France d’aujourd’hui ?

Général Vincent Lanata : C’est un sujet de souveraineté, et non de société. Comme l’a dit le Président de la République : « Un pays faible ne peut pas être un pays libre. »

Le seul attribut de puissance qu’il reste à la France, ce n’est ni son système éducatif et culturel, ni la  vigueur de son économie ni sa puissance financière, ni sa protection sociale, mais la qualité de ses forces armées.

En Afghanistan, en Côte d’Ivoire, en Libye et, désormais, au Mali, des opérations n’ont été conduites que parce que nous avions des forces armées encore disponibles pour intervenir. De notre capacité d’intervention militaire dépend l’avenir de notre possibilité d’action en appui de notre diplomatie.

Nous participons ainsi à la survie du monde libre en particulier en luttant contre la menace omniprésente du terrorisme.

Les ambitions militaires de la France

JOL Press : Quels sont les objectifs fixés par les gouvernants successifs à l’armée française ?

Général Vincent Lanata : Le dernier Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale remonte à 2008. Les grandes orientations y sont clairement définies, elles sont grossièrement au nombre de quatre : maintien de la dissuasion, protection du territoire, capacité à être leader d’opérations extérieures de moyenne importance, capacité à participer à des opérations extérieures de grande ampleur, en s’intégrant à des coalitions.

JOL Press : Depuis 2008, la crise est intervenue. Est-ce que cela remet en cause le respect de ces objectifs ?

Général Vincent Lanata :  La crise a-t-elle tout changé ?

Les armées ont déjà été conduites à faire des efforts : de nombreuses installations ont été fermées, 54 000 postes ont été supprimés dans le cadre de la RGPP – revue générale des politiques publiques – conduites au cours du quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Malgré ces efforts particulièrement importants, il faut, comme les autres composantes de la Nation, que les Armées participent à l’effort général. Encore faudrait-il que les réductions demandées ne puissent pas conduire à des ruptures de capacité irréversibles qui amèneraient notre pays à changer de statut. On sait en quelques jours prendre la décision d’effectuer des coupes claires, encore faut-il en mesurer avec précaution les conséquences qui peuvent être irréversibles en particulier dans notre appareil industriel toujours très performant et gage de notre indépendance.

JOL Press : Est-ce que, selon vous, cela justifie le lancement, par le gouvernement et le ministre Jean-Yves Le Drian, de la rédaction d’un nouveau Livre blanc ?

Général Vincent Lanata : Il convient, pour répondre à cette question, de se demander si le contexte géopolitique a évolué. Que s’est-il passé depuis 2008, en dehors de la crise ? Les États-Unis de Barack Obama se sont désengagés et réduisent leur effort de défense, les pays émergents de leur côté renforcent de manière significative leur défense, l’Otan est montée en puissance, nous faisons partie de l’organisation militaire, et la défense européenne n’a pas progressé et continue à faire du « sur-place » . A cet égard, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine, nous a mis en garde, en nous disant de « faire attention à ce que l’Europe ne quitte pas le cours de l’Histoire »…Mais, les égoïsmes nationaux ont la vie dure !

Ensuite, il y a eu les Printemps arabes – Tunisie, Libye, Syrie – et, surtout, le « retour » de l’Afrique – où l’on est passé de « petites » opérations de type Côte d’Ivoire ou République Centrafricaine à l’opération Serval et à la multiplication de menaces nouvelles et durables.

Un manque de volonté politique

JOL Press : Dans le contexte économique défavorable, a-t-on les moyens de nos ambitions ?

Général Vincent Lanata : Comme je viens de l’évoquer, les nations émergentes augmentent leurs budgets militaires ; de leur côté, toutes les nations européennes réduisent leurs budgets militaires et, par là-même, leurs moyens d’intervention et leur capacité à agir sur la marche du monde. Il s’agit, me semble-t-il, plus que d’une carence de ressources financières d’un manque de volonté politique, la Défense pouvant être considérée dans beaucoup de pays comme la variable d’ajustement des budgets généraux soumis eux-mêmes à de fortes contraintes.

En France, malgré les situations difficiles que nous avons vécues, nous sommes les seuls à avoir à peu près préservé le niveau de notre effort de défense. Il me semble que c’est un impératif. Une grande Nation ne peut pas  abandonner ses instruments de puissance, et confier sa Défense à d’autres et être totalement démunie devant les agressions du monde d’aujourd’hui.

Renoncer à notre puissance militaire nous conduirait immanquablement à changer de statut et devenir une Nation de services, en particulier dans le tourisme, est-ce ce à souhaiter ? Je ne le crois pas.

JOL Press : Je reviens au contexte économique. Dans ces circonstances, comment faire ?

Général Vincent Lanata : Oui, compte tenu, entre autres choses, de ce contexte économique de crise, il faut « serrer les boulons ». Les marges de manœuvre sont faibles mais il en existe quelques unes. Il faut avant toute chose éviter les ruptures irréversibles des capacités qui doivent demeurer si nous voulons conserver notre statut.

Si on devait toucher, à tout moment, au budget d’équipement, nous risquerions une rupture capacitaire, c’est-à-dire que les armées françaises pourraient se retrouver dans l’incapacité d’effectuer les missions qui pourraient leur être demandées dans le cadre de notre politique de défense. 

> Lire la deuxième partie

 

 

La Rédaction


Armée Avion Défense Drone Indépendance Puissance
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