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La Femen tunisienne Amina Tyler apparaît dans un reportage

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Des journalistes de l’émission « L’Effet Papillon » sur Canal + sont allés à la rencontre de la militante réprimée, Amina Tyler, accompagnés de l’avocate et militante féministe tunisienne, Bochra Belhadj Hmidi. Ce sont les premières images de la jeune femme depuis sa supposée disparition, le 21 mars dernier. 

Amina condamne l’action des Femen devant la mosquée de Paris

Interrogée une première fois par téléphone, Amina affirme dans le reportage ne pas avoir été au courant de la mobilisation des Femen : « Je n’ai pas de connexion Internet », explique-t-elle avant d’avouer avoir « un peu peur ».  La militante reçoit ensuite les journalistes dans une maison située à quelques heures de Tunis. Elle apparaît fatiguée et parle sous le contrôle de son père ou de ses oncles. Questionnée à propos de l’action des Femen devant la mosquée de Paris, Amina condamne l’opération des féministes : « Elles ont brulé le drapeau de l’Islam devant une mosquée à Paris : je suis contre », déclare la militante. En inscrivant Amina, sur leurs corps, « cela peut me faire du mal en retour », estime la jeune femme : « les gens vont penser que je les ai encouragées à faire ça. Elles ont insulté tous les musulmans, ce n’est pas acceptable ».

Amina Tyler n’affiche en revanche aucun regret quant aux photos d’elle seins nus postées sur Facebook : «Pour le moment, je ne regrette pas, je ne sais pas pour le futur », explique-t-elle. Et bien qu’elle désapprouve l’action des Femen, la lycéenne rappelle qu’elle continuera de les soutenir « jusqu’à 80 ans. Parce qu’elles ont de vraies féministes ».

Menaces de mort

La militante qui s’était identifiée sous le nom d’Amina Tyler a déclenché la polémique mi-mars en Tunisie, en postant des photos d’elle, seins nus avec les inscriptions « Mon corps m’appartient, il n’est l’honneur de personne » ou « Fuck your morals », afin de lancer la page facebook des Femen en Tunisie. Ce acte lui a valu plusieurs menaces de mort. Injoignable, les rumeurs s’étaient alors multipliées : on la disait d’abord enlevée par les salafistes, internée dans un hôpital psychiatrique puis séquestrée par sa propre famille. Inquiètes, les Femen se sont mobilisées au lendemain de sa disparition pour soutenir la jeune fille.

Femen : « Amina n’est pas au courant de la réalité des choses »

Très sollicitées depuis la diffusion du reportage sur Canal +, les Femen se sont exprimées samedi 6 avril via leur compte Facebook.  « Tout ce que nous voyons dans ce reportage, c’est qu’Amina n’est pas au courant de la réalité des choses. En effet, elle ignore que c’est le drapeau salafiste qui a été brûlé. Elle ignore que son nom n’a été ni prononcé ce jour-là, ni inscrit sur nos corps qui portaient les inscriptions suivantes :  » Freedom for women », « Fuck your morals », « Arab women against islamism » », estiment les activistes. Pour elles, pas le moindre doute : « il est à présent clair qu’elle est coupée de tout outil de communication! ».

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