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Un cinéma emblématique de Barbès
Après deux ans et demi de travaux, le Louxor s’apprête à rouvrir ses portes jeudi 18 avril au 170 boulevard Magenta, au carrefour du IXe, Xe et XVIIIe arrondissements. Réalisé en 1920-1921 par l’architecte Henri Zipcy et Amédée Tiberti, le Louxor a d’abord été un cinéma : en octobre 1924, Charlot et le Masque de fer y est d’ailleurs présenté. En 1930, la Société de Gérance des cinémas Pathé (SGCP) acquiert le cinéma qui devient le Louxor-Pathé. Le style néo-égyptien du bâtiment est progressivement remplacé par un décor néo-grec dans les années qui suivent. A partir de 1983, l’endroit se transforme en boîte de nuit, avant d’être désaffecté quatre ans plus tard.
25 millions d’euros investis
En 2003, après une importante mobilisation des associations locales, la Ville de Paris rachète le bâtiment, bien décidée à le ramener à sa fonction d’origine : un cinéma. Environ 25 millions d’euros sont ainsi investis pour pouvoir retrouver le style Art déco néo-égyptien. Pour l’architecte Philippe Pumain, chargé de la réhabilitation du cinéma, le Louxor est « un monument qui a un caractère patrimonial ». L’architecte a souhaité avant tout restituer l’esprit d’origine et retrouver « la cohérence que le bâtiment avait perdu au fil du temps entre le traitement de la façade extérieure et la salle intérieure ».
Classé « art et essai »
Au total, le cinéma comprendra trois salles, une grande de 340 places qui s’étendra sur trois niveaux : – l’orchestre, le balcon et le poulailler – une salle moyenne de 140 places et une petite salle de 75 places, « de la création pure », souligne Philippe Pumain. Autres nouveautés : un espace d’exposition et un café club permettront au spectateur de passer plus de temps entre les murs de ce bâtiment emblématique. Quant à la programmation, elle se concentrera essentiellement sur le cinéma d’art et essai. A l’affiche cette semaine : The Grandmaster, du cinéaste hong-kongais Wong Kar-Waï.