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Le Pen drague Grillo: populistes de tous les pays, unissez-vous…

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« Si Grillo veut me rencontrer, qu’il me le demande. Nous devons prendre conscience de la nécessité pour les forces eurosceptiques qui veulent le changement (en Europe – NDLR) de se rencontrer ». C’est ce qu’a déclaré Marine Le Pen lors d’une conférence de presse, mardi 2 mars. La leader de l’extrême droite française cherche donc à se rapprocher du porte-parole du Mouvement Cinq Étoiles, et cela, certainement pas sans arrière-pensées. Sa stratégie de séduction repose sur une posture commune aux deux mouvements politiques, l’euroscepticisme et le rejet de l’euro – un thème largement repris par l’ancien comique lors de son Tsunami tour pré-électoral cet hiver.

Pour un référendum sur l’euro

Aujourd’hui, pour la France sous le choc de l’Affaire Cahuzac, Marine Le Pen demande la démission du gouvernement et une dissolution de l’Assemblée nationale. Hier, pour une Italie « grillonisée », la même demandait un référendum qui donnerait l’occasion aux Italiens de claquer la porte de l’Europe : « L’Italie a pris conscience des règles destructives de l’Union européenne, » a déclaré Marine Le Pen. « Je n’ai pas changé d’idée. A travers leurs votes en faveur du Mouvement Cinq Étoiles, les Italiens ont clairement exprimé leur euroscepticisme. » Et la présidente du front national a aussi rappelé que, selon elle, il n’était pas possible de sortir de la crise en comptant sur ceux qui l’avaient créée…

Beppe Grillo porte à droite

Beppe Grillo est un O.P.N.I. – pour Objet politique non identifié. Surfant sur le rejet du système, et de tous les responsables politiques en place – ou l’ayant été -, il a pris soin de se distinguer tout autant de la droite que de la gauche. Pourtant, son positionnement anti-système le conduit à « fricoter » avec la droite extrême. Avant que Marine Le Pen ne lui fasse la cour, il avait lui-même invité CasaPound, une organisation nationaliste et révolutionnaire, néo-fasciste, à rejoindre son M5S. Et il est loin d’être isolé au sein de son mouvement… Ainsi, Roberta Lombardi, chef du groupe parlementaire M5S à la Chambre des députés n’a-t-elle pas hésité à  écrire que « avant de dégénérer le fascisme avait un sens élevé de l’État ».

Vers un mouvement européen ?

L’intérêt de Marine Le Pen est évident et l’échéance qu’elle s’est fixée est claire : les élections européennes de juin 2014. Dans le contexte actuel – et si les crises polymorphes devaient se poursuivre au cours des prochains dix-huit mois -, il n’est pas impossible qu’une majorité eurosceptique et populiste ne l’emporte et puisse bloquer le fonctionnement du Parlement européen – et de l’Union européenne dans son ensemble.

En 2014, pour la première fois, le choix du président de la Commission européenne devra refléter le résultat des élections européennes et l’équilibre des forces au Parlement européen. On imagine un scénario où Grillonistes et Marinistes se retrouveraient en position de « faiseur de président de la Commission »…

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