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Les services secrets, responsables de la chute de Jérôme Cahuzac?

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L’Hebdo publie ce jeudi 11 avril une enquête qui risque de faire du bruit sur la chute de Jérôme Cahuzac : selon le magazine suisse romand les services de renseignements français auraient voulu se débarrasser du ministre délégué au Bugdet qui avait prévu des coupes drastiques dans les finances de la Défense. L’enquête cite des « sources sécuritaires », des députés UMP et des membres de la Commission de défense de l’Assemblée nationale.

La loi de programmation militaire (LPM) prévoyait des coupes drastiques

A la fin du mois de mars, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, annonçait que la loi de programmation militaire 2014-2018, initialement prévue pour cet été, était finalement repoussée à l’automne. Or selon les informations de L’Hebdo, la LPM voulait faire passer les dépenses de l’armée de 1,5% du PIB français à 1,1%.

Un record dans l’histoire qui aurait entraîné la suppression de 31 régiments dans l’Armée de terre, la vente du porte-avion Charles-de-Gaulle, l’annulation de commandes d’hélicoptères Tigres et de deux sous-marins nucléaires Barracuda, l’arrêt de production des avions Rafale et des transporteurs Airbus A400M, ainsi que la suppression de quelque 51 000 postes.

« Il voulait notre mort. Nous l’avons eu. »

Les différentes fuites sur ces restrictions budgétaires historiques n’avaient pas manqué de parvenir aux oreilles de militaires de plus en plus inquiets sur l’avenir de leur profession. Par ailleurs, si la loi était adoptée, des bases françaises à l’étranger auraient pu être fermées et les budgets des renseignements intérieurs et extérieurs revus à la baisse.

Un contexte qui expliquerait la chute du ministre délégué au Budget, selon des « sources sécuritaires » qui se seraient confiées à L’Hebdo : « L’armée a eu sa peau. On ne s’attaque pas impunément à nous. Il voulait notre mort. Nous l’avons eu. Et d’autres ministres pourraient suivre si Hollande continue sur cette voie », menace l’une d’elle.

Pressions de l’industrie de l’armement

Toujours selon L’Hebdo, Jérôme Cahuzac envisageait de s’attaquer à l’industrie militaire en renforçant le mécanisme de contrôle et de contre-expertise dans les achats du ministère de la Défense. Une mesure qui n’aurait pas plu du tout au puissant lobby militaro-industriel qui aurait fait pression sur le Président pour nommer Bernard Cazeneuve comme remplaçant de Jérôme Cahuzac.

Ce serait par ailleurs à cause de cette pression que François Hollande aurait choisi de repousser l’examen du projet de loi à l’Assemblée. Pour avoir le temps de le modifier ? Très certainement… 

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