Site icon La Revue Internationale

L’offensive anti-Merkel du PS mal reçue par la presse allemande

[image:1,l]

Lorsqu’elle parle des relations franco-allemandes, la presse d’outre-Rhin est bien amère. La charge du PS critiquant « l’intransigeance égoïste de la chancelière Merkel – qui ne songe à rien d’autre qu’à l’épargne des déposants outre-Rhin, à la balance commerciale enregistrée à Berlin et à son avenir électoral » a été fraîchement accueillie par les quotidiens de ce lundi.

Et pour dire ce qu’ils pensent des dirigeants socialistes français, pas besoin de Unes assassines : la sobriété des journaux allemands n’a pas effacé la force des mots.

Boucs émissaires

Ainsi, dans les pages de Die Welt, journal conservateur, la contre-attaque est-elle cinglante : « Dans l’impasse, la politique française inefficace est toujours à la recherche de boucs émissaires sans défense ».

Et l’article de rappeler qu’en France, « le chômage continue d’augmenter, tout comme le déficit budgétaire, que le président à sa côte de popularité au plus bas », et qu’en plus, certains dirigeants socialistes se permettent de traiter la chancelière allemande d’égoïste face à la crise financière.

« Les socialistes passent à l’offensive »

Du côté du quotidien économique Handelsblatt, le ton est plutôt au sarcasme. Là encore, les socialistes français « donneurs de leçon » devraient s’occuper de leur pays avant de critiquer la chancelière pour sa politique d’austérité.

« Les socialistes français passent à l’offensive, écrit le quotidien. Pas contre le chômage ou la faible croissance économique, mais contre le gouvernement fédéral allemand. » Une attaque qui mettrait les relations franco-allemandes au plus bas…

Le désespoir économique et politique français

Même dans les pages du Berliner Zeitung, pourtant de centre-gauche, la réplique est franche. « [Les attaques des socialistes français] sont le signe du désespoir, peut-on y lire. Les socialistes, après un an au gouvernement, n’ont pas encore pu fournir de réponses convaincantes aux problèmes économiques et budgétaires de leur pays. »

Pour le quotidien berlinois, pas question de laisser impunie cette charge contre Angela Merkel. « Si l’Allemagne concentre tous les ressentiments de ses partenaires sur elle, c’est parce qu’elle tient seule les rênes de l’Europe », affirme un peu plus loin la rédaction.

De gauche, certes, mais il y a des limites…

Finalement, c’est uniquement dans le Süddeutsche Zeitung, lui aussi de centre-gauche, que l’on explique plus qu’on ne critique. Pour le quotidien, ces attaques se justifient d’abord par les prochaines élections législatives allemandes, qui ont lieu dans 5 mois.

« Le 22 septembre, [lors du scrutin], les Allemands ne voteront pas seulement sur la composition du prochain Parlement, mais aussi sur l’avenir de bon nombre d’autres pays européens, avise-t-il. C’est pourquoi l’Europe veut se mêler de la campagne électorale allemande ».

Cependant la retenue s’arrête là : le Süddeutsche Zeitung annonce la multiplication de ces « attaques ineptes » qui « aideront politiquement Merkel, les Allemands étant majoritairement sceptiques face aux plans d’aides et plébiscitant la politique de la chancelière. »

Même les liens de la gauche européenne ont leur limite…

Quitter la version mobile