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Mariage gay, capitalisme, médias… les positions du pape François

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Si le cardinal Ratzinger devenu le pape Benoît XVI était connu par ses ouvrages dans le monde entier, le pape François a, lui, beaucoup moins écrit et le public francophone ignorait presque tout de lui au soir de son élection. En sortie internationale début avril, la Librairie Editrice Vaticane propose au public ce premier livre, Seul l’amour nous sauvera, édité en France par les éditions Parole et Silence pour découvrir le nouveau pape à travers ses propres textes et paroles. Extraits.

Sur le mariage homosexuel

« L’essence de l’être humain tend à l’union de l’homme et de la femme comme lieu d’accomplissement réciproque, d’attention et de soins, et comme la voie naturelle pour la procréation. Cela confère au mariage sa transcendance sociale et son caractère public. Le mariage précède l’État, il est le socle de la famille, la cellule de la société, antérieure à toute loi et même à l’Église. Par conséquent l’adoption du projet de loi serait un grave recul anthropologique.

Le mariage (formé d’un homme et d’une femme) n’est pas la même chose que l’union de deux personnes de même sexe. Distinguer n’est pas discriminer, mais respecter ; différencier pour discerner consiste à évaluer correctement, pas à discriminer. À une époque où nous insistons sur la richesse du pluralisme et de la diversité culturelle et sociale, il est contradictoire de minimiser les différences fondamentales de l’homme. Un père n’est pas la même chose qu’une mère. Nous ne pouvons pas enseigner aux générations futures qu’il est équivalent de se préparer à développer un projet familial fondé sur un engagement de relation stable entre un homme et une femme, que de vivre avec une personne du même sexe. »

Sur le baptême des enfants nés hors mariage

« Je le dis avec tristesse, et pardonnez-moi si j’ai l’air de les dénoncer ou de les insulter, mais il y a dans notre région ecclésiastique des prêtres qui refusent de baptiser les enfants de mères célibataires sous prétexte qu’ils ont été conçus hors des liens sacrés du mariage. Ce sont les hypocrites d’aujourd’hui. Ceux qui ont cléricalisé l’Église. Ceux qui éloignent du salut le peuple de Dieu. Et cette pauvre fille qui, alors qu’elle pouvait renvoyer son enfant à l’expéditeur, a eu le courage de le mettre au monde, erre de paroisse en paroisse en demandant qu’on le baptise ! »

Sur l’utilisation du capital

« Nous devons conserver à l’esprit que séparer l’activité économique, qui consisterait uniquement à créer de la richesse, de l’action politique, qui aurait pour mission d’obtenir la justice par la redistribution, est la cause de graves déséquilibres. La doctrine sociale de l’Église soutient que des relations humaines authentiques, d’amitié et de sociabilité, de solidarité et de réciprocité, peuvent exister au sein de l’activité économique. 

Ce secteur n’est ni éthiquement neutre ni inhumain, ni antisocial par nature. C’est une activité de l’homme et, précisément parce qu’elle est une activité humaine, elle doit être éthiquement articulée et institutionnalisée. Le pape Paul VI, en se référant à l’utilisation du capital, invitait à mettre en lumière sérieusement les dommages que le transfert de capitaux vers l’étranger, dans une pure optique de profit personnel, pouvait occasionner à la nation. »

Sur le traitement de l’actualité de l’Eglise par les médias

« Nous constatons aussi comment la désinformation, la diffamation et la calomnie déforment et manipulent l’image de l’Église, et comment les médias se délectent des péchés et des erreurs de ses enfants pour prouver que l’Église n’a rien de bon à offrir. La sainteté n’est pas une nouvelle pour les médias, tandis que le scandale et le péché, si. Qui peut lutter à armes égales contre cela ? L’un de nous peut-il prétendre parvenir à quoi que ce soit par des moyens purement humains, avec l’armure de Saül ? (cf. 1 S 17,38-39). »

Sur l’hypocrisie de certains chrétiens

« Père, comment savoir si je suis un chrétien amidonné ou si je suis un fils qui veut suivre Jésus ? » Une des caractéristiques, rien qu’une, des chrétiens amidonnés, des hypocrites, des sépulcres blanchis est qu’ils critiquent constamment leur prochain, ils disent toujours du mal des autres, d’un membre de leur famille, d’un voisin ou d’un collègue de travail. Ils reproduisent ce que faisait ce pharisien planté au premier rang : « Je te rends grâce parce que je ne suis pas comme celui-ci ou celle-là ni comme cette autre. » Un peu comme dans ce tango : « Quelle honte, voisine, de s’habiller de blanc après avoir péché », où l’on éreinte bien son prochain. C’est la première caractéristique du chrétien amidonné, de l’hypocrite, du pharisien : il faut toujours qu’il dise du mal de son prochain. »

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