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«Nous redresserons la France avec sérieux et ambition»

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Paroles, paroles, paroles…Il y a un an, la campagne électorale battait son plein, c’était le temps des promesses, des belles promesses… Aujourd’hui, il est fort instructif de revisiter le débat d’il y a un et d’ébaucher le bilan de tant de renoncements. Une tribune de Philippe Leroy.

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A la page 40 de son programme électoral distribué à 43 millions d’électeurs, dans une annexe intitulée « Les Chiffres » ( !), le candidat François Hollande, volontaire, promettait : « Mon projet se fonde sur des hypothèses de croissance de notre économie, à la fois prudentes et réalistes. La croissance, très dégradée par la politique menée ces dernières années, pourra atteindre de 2 à 2,5% en fin de mandat, soit:

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En 2012, la croissance a été étale, le peu de croissance accumulée au premier semestre a été ensuite détruit par la récession du deuxième semestre. Il est vrai que dès le mois de mai, le nouveau régime a cassé la confiance en inaugurant en fanfare un discours contre le monde de l’économie qui s’est immédiatement traduit par des réactions de rétractation et de méfiance.

Dans la foulée, a croissance de 2013 a été revue négative à 0,1% et la prévision de 2014 a été réajustée à 0,9% par le FMI.

C’est donc un écart cumulé de 3,4% de PIB, soit une perte de richesse de 70 milliards d’euros, que l’on observera sur les années 2012-2014 entre la promesse électorale du candidat et sa gestion.  Cette perte de richesse représente une perte de recettes fiscales pour l’Etat d’une trentaine de milliards d’euros.

La croissance ne peut revenir que si elle est accompagnée de toute sorte de mesures favorables au monde de l’économie

Sur la même page 40, le candidat tirait pourtant les conséquences de sa promesse sur la croissance par un solennel « je ramènerai les finances publiques à l’équilibre en respectant l’engagement de 3% de déficit par rapport au PIB en 2013. »

Il n’est pas nécessaire de rappeler que la stagnation du PIB se traduit par un cortège de malheurs avec la croissance du chômage, la hausse de la précarité, et l’on rappellera que les conjoncturistes tablent sur une croissance de l’ordre de 2% pour qu’une économie développée se remette à créer des emplois.

Il n’est pas non plus nécessaire de rappeler que la croissance du PIB ne se déclare pas dans un programme politique.

La croissance ne peut revenir que si elle est accompagnée de toute sorte de mesures favorables au monde de l’économie qui ne reprendra progressivement confiance qu’avec la certitude de bénéficier d’une meilleure stabilité règlementaire et fiscale et d’un intérêt réel de la part du pouvoir politique.

Autrement, il pourrait être tenté de délocaliser encore sa production ou tout simplement de poursuivre son exode pour aller exercer ses talents sous des cieux plus cléments.

Page 41 du programme, on lit, surligné en rouge, « Par cette stratégie globale, nous redresserons la France avec sérieux et ambition. »

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