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Nucléaire : l’ASN satisfaite du parc français

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L’Autorité de Sureté nucléaire (ASN) a rendu le 16 avril son rapport annuel à l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST). Elle y considère que l’état de la sûreté nucléaire des centrales françaises est « assez satisfaisant » car les enseignements post-Fukushima ont été pris en compte malgré de nombreux incidents. L’organisme public s’est également prononcé positivement sur la centrale de Fukushima.

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Une sûreté accrue

L’ASN a remis un avis « assez satisfaisant » sur l’état de la sûreté nucléaire nationale. « Un jugement nuancé, globalement satisfaisant » qui s’explique par les nombreux travaux effectués sur les différentes centrales, comme l’a expliqué aux journalistes de l’AFP le directeur de l’ASN Pierre-Franck Chevet.

Le dirigeant de l’organisme public considère ainsi que le rapport « est le fruit d’un double constat: un constat plutôt négatif, c’est que les incidents restent fréquents sur les diverses installations (…) et des éléments plus positifs, des améliorations de sûreté qui sont concrètement mises en œuvre par les exploitants ».

Les différentes mesures qui ont causé la satisfaction de l’ASN concernent la réforme des plans d’urgence internes, le renforcement des programmes de maintenance, le remplacement du matériel, la gestion des compétences des intervenants, ou encore la limitation de la dosimétrie collective.

Des incidents encore trop nombreux

Pour autant, le rapport de l’ASN ne fait pas la part belle à l’angélisme et pointe du doigt plusieurs problèmes dans les centrales françaises, et notamment la recrudescence des incidents mineurs, qui ont augmenté de 10% en 2012 par rapport à 2011.

L’organisme a recensé sur l’année 2012, 830 incidents sur les 58 réacteurs français, contre 747 en 2011. Parmi ces incidents, 734  ont été classés au niveau 0 de l’échelle INES (sur 7 échelons de gravité), 95 au niveau 1 et un au niveau 2 (une non-conformité observée par l’ASN en janvier sur la tuyauterie de deux réacteurs de la centrale de Cattenom).

L’ASN regrette ainsi que ces incidents « sont restés fréquents dans les installations » et Pierre-Franck Chevet a ajouté que « le travail est encore en cours. Il y a des discussions avec les exploitants sur le niveau des agressions à prendre en compte ».

Pourquoi fermer Fessenheim ?

L’ASN a également évoqué la centrale nucléaire de Fessenheim, insistant sur « l’implication particulière de services centraux d’EDF pour la maintenance préventive et le respect des exigences réglementaires ».

Une centrale que le gouvernement a décidé de fermer à la suite de l’engagement de campagne du président, François Hollande, qui a choisi Fessenheim car il s’agit de la plus ancienne centrale française.

Lors de la dernière visite décennale de Fessenheim, l’ASN avait donné l’autorisation à l’exploitant de poursuivre l’utilisation de la centrale pour 1 0ans. Après avoir réalisé d’importants et onéreux travaux de remise aux normes et d’optimisation de la sûreté, l’état va imposer la fermeture de l’unité de production. Une décision qui laisse perplexe de nombreux observateurs et surtout qui cause la détresse parmi les ouvriers du site et dans les syndicats.
 

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