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Peine de mort en 2012: une année mitigée pour Amnesty International

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L’année 2012 a été mitigée sur le plan de la peine de mort. C’est ce qu’indique le rapport de l’ONG Amnesty International, paru mercredi 9 novembre.

Tendance mondiale en faveur de l’abolition

Si l’ONG, qui mène chaque année des enquêtes de terrain pour comptabiliser le nombre d’exécutions et de condamnations à mort, se satisfait de voir certains pays reculer et prendre des mesures législatives pour abolir la peine de mort, elle constate également une recrudescence de mises à morts dans certaines parties du globe.

« Si la régression à laquelle nous avons assisté dans certains pays en 2012 est décevante, elle ne remet pas en cause la tendance mondiale en faveur de l’abolition de la peine de mort. Dans de nombreuses régions du globe, les exécutions appartiennent désormais au passé, » se réjouit néanmoins Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International.

« Seul un pays sur 10 dans le monde procède à des exécutions, » indique encore Salil Shetty.

Plus d’exécutions, moins de condamnations

L’année 2012 aura connu 682 exécutions, un chiffre en augmentation depuis l’année précédente durant laquelle 680 personnes avaient été exécutées.

Le nombre de condamnations à mort est pour sa part en baisse. Si, en 2011, on constatait 1923 condamnations dans 63 pays, ce chiffre est redescendu à 1722 condamnations dans 58 pays.

En tout, 21 pays ont procédé à des exécutions en 2012, contre 28 il y a 10 ans. Une victoire pour l’ONG Amnesty International.

Dans chaque pays, les méthodes de la pendaison, la décapitation, le peloton d’exécution et les injections létales ont été utilisées. L’Arabie Saoudite a en outre pratiqué une crucifixion, à partir d’une victime ayant été décapitée auparavant, indique encore Amnesty International.

Inquiétude d’Amnesty International

L’ONG ne cache pas son inquiétude face à certains pays qui avaient abandonné la peine de mort depuis quelques mois et qui semblent avoir renoué avec la pratique cette année.

C’est le cas de l’Inde, qui a pratiqué sa première exécution depuis 2004, mais aussi du Japon, la première depuis 20 mois.

Si la Chine reste sans doute le pays qui exécute le plus, Amnesty International ne peut toujours pas fournir de données exactes, tant ces données sont secrètement gardées au sein du gouvernement.

Il n’est donc pas étonnant que la Chine mène la liste des cinq pays qui ont le plus pratiqué la peine de mort en 2012. Derrière elle, l’Iran (314 exécutions), l’Irak (129, soit 61 de plus qu’en 2011), les Etats-Unis (68) et juste derrière, le Yémen.

Parmi les pays qui ont attiré l’attention de l’ONG, la Gambie et le Soudan.

Au Soudan, 19 personnes ont été exécutées et 1999 ont été condamnées à mort, une recrudescence record. En Gambie, le gouvernement a mené trois exécutions après avoir mis fin à cette pratique pendant 30 ans. Cependant, un moratoire a depuis été rédigé et l’ONG a bon espoir que ces trois exécutions restent les seules du siècle dans ce pays.

Nombreux moratoires en Afrique

Les espoirs d’Amnesty International résident cette année dans plusieurs pays qui ont abandonné, ou du moins n’ont pas pratiqué la peine de mort cette année.

C’est le cas du Sierra Leone mais également du Vietnam et du Bénin qui a adopté des mesures législatives contre cette peine.

Le Ghana a également prévu d’abolir la peine de mort tandis que Singapour a adopté un moratoire sur le sujet. Finalement, la Mongolie a ratifié un traité qui devrait également achever d’abolir la peine de mort.

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