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Pourquoi il est impératif de dénoncer les intégrismes religieux

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Ici, ils excluent les non-croyants de leur table. Là, ils interdisent aux femmes d’aller cheveux nus et aux hommes de leur adresser la parole. Ailleurs, ils rejettent la démocratie, l’école laïque, l’avortement, l’homosexualité, la liberté de penser… et d’autres pratiques qui font froid dans le dos.

Ces interdits que l’on croirait d’un autre âge sont, aujourd’hui en France, une réalité pour certains intégristes du judaïsme, du christianisme et de l’islam. Autant d’attitudes qui excluent de la République ceux qui les adoptent et mettent nos modes de vie comme notre société en péril.

Informée, troublante et sans parti-pris, fondée sur de nombreux témoignages et confidences, l’enquête fouillée de René Guitton démontre combien les intégristes de tous dogmes nient nos valeurs fondatrices et refusent le vivre-ensemble. Un ouvrage riche en révélations, qui dénonce les menaces que ces groupes font peser sur la tolérance, la liberté d’expression, le multiculturalisme, le respect des différences, et l’égalité de tous devant la loi.

Extraits de La France des intégristes, le refus de la République, de René Guitton (Flammarion)

Dénoncer les intégrismes religieux, c’est fustiger les nouveaux prophètes ou les faux messies qui, sous couvert de religion, tendent à séparer leur communauté des autres groupes humains, à maintenir ou à restaurer l’injustice et la discrimination, et à priver l’homme de la capacité d’agir sur son destin. C’est refuser les théories qui font peser des menaces sur la tolérance, la liberté d’expression, le multiculturalisme, le respect des différences, l’égalité de toutes et tous devant la loi, et tendent à remettre à l’honneur la primauté du groupe sur l’individu. C’est faire œuvre de salubrité publique en démasquant, derrière des discours rigoureux, une remise en cause insidieuse des acquis de l’intelligence et de la justice.

C’est contester les faux remèdes que ces ultra-orthodoxes et autres fondamentalistes prétendent apporter à des souffrances réelles, en faisant croire que celles-ci sont les conséquences directes et inéluctables du monde moderne, et jamais les séquelles de modes de pensée obsolètes.

C’est se montrer respectueux du message ancré dans ces différentes religions et incarné à diverses époques de leur histoire par des personnalités ou des figures d’exception.

C’est admettre que, contrairement à ce que croient, bizarrement unis en ce domaine, intégristes et laïcards, les grandes religions ne sont pas uniquement des legs du passé, mais des manières légitimes d’appréhender la réalité dans un dialogue constructif avec ceux qui proposent une autre vision du monde.

C’est, enfin, rappeler qu’aucune croyance religieuse ne doit remettre en cause le pacte social fondé sur la volonté de vivre ensemble qu’implique la République. Ceci, dans le respect absolu de la liberté de culte et de pratique de chacun.

On l’aura compris, mais j’aime à insister sur ce point, mon propos n’est surtout pas d’instruire un procès en règle du judaïsme, du christianisme et de l’islam, encore moins de contester la légitimité des pratiques religieuses qui en découlent. On ne peut confondre les religions avec la version caricaturale qu’en donnent leurs extrémistes : les fidèles des grands courants, dans leur immense majorité paisible, partagent cette opinion. En revanche il y a urgence à dénoncer les dérives qui débouchent parfois sur des situations dramatiques. La religion est une affaire trop sérieuse pour être laissée à ses seuls clercs et aux seuls théologiens. Elle est le bien commun de tous, croyants, agnostiques ou athées, une part essentielle, à défaut d’être nécessaire ou indispensable, de leur culture et de leur héritage. Elle mérite qu’on la protège quand elle est menacée par la résurgence des intégrismes, par les Tartuffe de tout poil qui s’en servent à des fins où le souci de Dieu et des hommes n’est en rien une préoccupation première.

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Extraits de La France des intégristes, le refus de la République, Flammarion (13 mars 2013)

René Guitton, auteur engagé, a connu le succès avec Si nous nous taisons (Calmann-Lévy, Prix Montyon de l’Académie Française, prix Liberté et prix Lyautey de l’Académie des Sciences) ainsi qu’avec Ces Chrétiens qu’on assassine (Flammarion, Prix des Droits de l’homme).

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