[image:1,l]
Une affaire de morale et de politique, un procès dont on devrait entendre parler… Du 27 mai au 14 juin, Gérard Dalongeville comparaîtra avec vingt autres personnes devant le tribunal correctionnel de Béthune pour « détournements de fonds publics », « faux et usage de faux » et « favoritisme ». C’est l’affaire du Pas-de-Calais, le procès des barons locaux du PS. Du PS à une époque où le Premier secrétaire n’était autre que… François Hollande.
JOL Press : Est-il exact que souhaitez citer comme témoin François Hollande lors de votre procès au mois de mai ?
Gérard Dalongeville : Oui, c’est exact. Mon avocat, Me Francis Terquem, va en faire la demande et un courrier du procureur de la République de Béthune devrait être adressé au Président de la République début mai.
JOL Press : Pensez-vous qu’il acceptera de témoigner ?
Gérard Dalongeville : Il n’appartient ni à moi-même, mis en examen, ni à mon avocat d’en décider. Nous en faisons simplement la demande.
JOL Press : Vous ne craignez pas de l’embarrasser politiquement dans une période déjà difficile de crise multiple ?
Gérard Dalongeville : Ce n’est pas mon ambition, ce n’est pas l’objet de ma démarche.
Ensuite, il a pris un engagement au cours de la campagne présidentielle, lors du débat de second tour, face à Nicolas Sarkozy… C’est lui qui a dit dans une tirade désormais célèbre, « Moi président de la République, j’aurai aussi à cœur de ne pas avoir un statut pénal du chef de l’État ; je le ferai réformer, de façon à ce que si des actes antérieurs à ma prise de fonction venaient à être contestés, je puisse dans certaines conditions me rendre à la convocation de tel ou tel magistrat ou m’expliquer devant un certain nombre d’instances ». Il ne va pas ne pas tenir cet engagement…
JOL Press : Imaginons qu’il accepte pas d’être entendu comme témoin… Était-il au courant du fonctionnement du Parti socialiste à Hénin-Beaumont et dans le Pas-de-Calais ?
Gérard Dalongeville : J’ai été maire d’Hénin-Beaumont pendant 8 ans de 2001 à 2009. Il a été premier secrétaire du Parti socialiste de 1997 à 2008. Je souhaite qu’il fasse connaître au tribunal ce qu’il savait comme premier secrétaire du Parti socialiste pendant 11 ans du financement de la fédération du Pas-de-Calais.
Ce n’est pas rien la fédération du Pas-de-Calais du PS. A l’époque, c’était la première de France. François Hollande me connaissait, il connaissait Jacques Mellick, maire de Béthune, Jean-Pierre Kucheida, de Liévin. Évidemment.
Je suis certain qu’il aura à cœur de donner le sentiment que lui inspire cette situation.
JOL Press : A-t-il des raisons d’être éclaboussé, inquiété par ce procès ?
Gérard Dalongeville : Il n’a pas de raisons d’être inquiété. François Hollande n’est pas corrompu.
Mais en tant que responsable national du PS, à l’époque des faits reprochés, je suis convaincu qu’il aura à cœur de fournir des explications aux juges et à l’opinion.
Propos recueillis par Franck Guillory pour JOL Press
Rose Mafia est publié aux éditions Jacob-Duvernet
[image:2,s] [image:3,s]