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Quand l’histoire prouve que l’islam et les États-Unis peuvent s’entendre

03.04.2013 par La Rédaction

S’il est deux ennemis sur terre qui s’opposent sur de nombreux terrains et sous différents formes, ce sont bien souvent le monde occidental et l’islam rigoriste. Comme ambassadeur de ce monde occidental, les Etats-Unis sont ainsi les cibles de ce choc des cultures. Pour Mokhtar Ghambou, professeur d’études post-coloniales et de littérature américaine à l’université de Yale et président de l’Institut marocain américain, les Etats-Unis et le monde musulman ont pourtant une histoire commune qui les lie tout particulièrement.

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Ces dernières années, à entendre les Américains et les musulmans parler les uns des autres, on pourrait penser que les relations entre les Etats-Unis et le monde musulman ont été en permanence celles de gens qui se font la guerre. La violence et les polémiques incendiaires engendrées par les attentats du 11 septembre 2001, ainsi que les guerres menées en Irak et en Afghanistan, ont rendu difficile de penser autrement.

Quand George Washington rencontrait Mohammed III du Maroc

Mais si l’histoire intellectuelle est si peu que ce soit susceptible de nous guider, aucune nation occidentale ne s’est aussi positivement engagée auprès des sociétés musulmanes que les Etats-Unis.

Pour éclairer l’histoire des relations entre les Etats-Unis et l’islam, considérons quelques exemples. Comme l’a rappelé récemment le président Obama dans son discours du Caire, la première nation à reconnaître l’indépendance des Etats-Unis fut un pays musulman, le royaume du Maroc.

En 1778, George Washington et le sultan alaouite Mohammed III signèrent un traité d’amitié pour protéger contre la piraterie tous les navires portant les couleurs américaines.

A en juger d’après les poèmes, les pièces de théâtre ou les romans écrits pendant les premières années de la République postcoloniale, cette première rencontre avec un pays musulman permit aux Américains des XVIIIe et XIXe siècles de se lancer peu à peu dans un intense dialogue culturel avec musulmans et arabes. The Algerine Captive, de Royall Tyler, qui est considéré comme le second plus ancien roman américain, en est un exemple de choix.

Le premier romain américain

Ecrit en 1799, ce livre raconte l’histoire d’un médecin américain de Boston capturé par des pirates berbères musulmans et vendu comme esclave en Algérie. Le personnage principal, le docteur Updike Underhill, passa plusieurs années en captivité avant de racheter sa liberté pour revenir en Amérique.

Epuisé pendant plus de deux siècles, ce roman retrouva la vie sous le signe d’une malheureuse ironie : il fut réédité en 2002, pour dresser l’arrière-plan historique de la tragédie du 11 septembre 2001. Comme l’a écrit un critique en quatrième de couverture, le roman « met à nu un choc culturel et un bourbier diplomatique qui ne diffère guère de celui [qui existe aujourd’hui] entre les Etats-Unis et les nations musulmanes. »

Pour sûr, l’atmosphère tendue du roman autorise une telle comparaison, surtout si on assimile la piraterie du XVIIIe siècle au terrorisme d’aujourd’hui. Cependant, examiné de plus près, le roman fournit une référence solide pour contrer, et non soutenir, la rhétorique du choc des civilisations : si le récit dramatise le conflit politique avec l’islam, c’est uniquement pour imaginer des moyens de le surmonter.

Culture islamique et chrétienne

Royall Tyler a transformé la politique de la captivité en une quête fascinante de connaissance. Son protagoniste engage avec ses ravisseurs algériens, avec des imams et d’autres notables de multiples dialogues sur des questions controversées — l’esclavage en Amérique, l’uniformisation, la conversion. Il fut tout de suite pris du désir de découvrir la culture islamique et de faire valoir sa foi chrétienne.

Royall Tyler a ouvert la voie à d’autres auteurs, plus célèbres — les pionniers de la Renaissance américaine — qui ont développé dans leur société la connaissance de la culture islamique. Washington Irving a écrit un livre bien curieux sur le prophète Mahomet ; Edgar Poe a forgé une curieuse histoire autour des Mille et une nuits ; et Hermann Melville puisa abondamment dans les textes arabes pour son Moby Dick, dont les personnages principaux sont son compagnon, Ismaël au nom arabe, Quequeeg, qui ne manque jamais de jeûner au ramadan et le persan Fedallah.

Vers 1850, les Mille et une nuits étaient si familières à l’imagination des Américains que Harriet Beecher Stowe, autre figure majeure de la Renaissance américaine, exhortait les parents américains à raconter à leurs enfants des histoires de Shéhérazade, de manière à cultiver leurs valeurs esthétiques et leur sens de la différence.

De l’importance de l’éclairage

Les références au Coran, au prophète Mahomet et à ses compagnons étaient une pratique courante dans le milieu des Pères fondateurs, des écrivains et des poètes, de Benjamin Franklin et Thomas Jefferson à Ralph Emerson et Walt Whitman. Emerson, le père du transcendantalisme américain, présentait le Coran comme le « royaume de la volonté », invitant ainsi les lecteurs américains à voir dans les prophètes « Mahomet, Ali et Omar », des modèles inspirant de ce « vigor » équilibré que nourrit « un esprit sain dans un corps sain. »

Bien que le transcendantalisme soit commercialisé comme un produit culturel de marque américain, son pionnier — Emerson — y retrouvait la philosophie soufie orientale, inspirée à l’origine par les poètes persans qu’il lisait et traduisait. 

Il faut avoir à l’esprit ces exemples éclairants, au moment où Américains et musulmans sont sur le point d’ouvrir un nouveau chapitre dans leurs relations. Comprendre que nos traditions passées étaient beaucoup plus ouvertes à leurs différences réciproques que nous nous ne le figurons aidera à affranchir le dialogue de ces terroristes qui agissent au nom de l’islam et de ces idéologues conservateurs qui comptent sur les bombes de ces derniers pour déclencher leur propre choc des civilisations.

> Lire l’article dans son contexte original

La Rédaction


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