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« Tout est encore à inventer ou à réinventer »
Un an après le lancement du site d’information JOL Press, Olivia Phélip, directrice de la rédaction de JOL Press, introduit le débat et aborde l’évolution des frontières de l’information à travers son expérience à la tête de ce nouveau pure player. Selon elle : « Nous sommes dans un univers où tout est en train de bouger : il faut réinventer la manière de structurer l’information, réinventer la structure même pour répondre à l’actualité dans un monde global, réinventer la diffusion », mais aussi « le modèle économique au cœur de l’avenir des médias ». Celle-ci pose aussi la question de la spécificité de l’information journalistique et propose qu’un label de qualité soit délivré par un organisme indépendant, afin de différencier les sites d’information respectant certaines règles qualitatives et déontologiques, notamment quant à la vérification des sources, des sites de contenu non professionnels, à l’instar du label HonCode pour les sites d’information médicale.
Présentation des intervenants
Cinq autres intervenants ont poursuivi la réflexion sur les mutations de l’information : le directeur de Google Actualités Philippe Colombet, Philippe Dessaint, le directeur des opérations spéciales et internationales de TV5 Monde, mais aussi Florent Latrive, chef de service chargé des relations web/papier de Libération. Le directeur général du Global Editors Network, réseau mondial des rédacteurs en chef Bertrand Pecquerie et le chercheur indépendant en Prospective du Livre et de l’Edition, Lorenzo Soccavo, ont également participé au débat. Présentation.
Philippe Colombet, directeur de Google Actualités, s’exprime sur les garanties que Google apporte à la liberté d’expression et à la liberté d’accès à l’information.
Florent Latrive, Chef de service chargé des relations web/papier au quotidien Libération, également auteur de Du Bon usage de la piraterie, donne son point de vue sur les mutations de l’information. Selon lui, toutes les frontières qui définissaient la façon dont l’information était délivrée par les quotidiens ont « sauté ».
Philippe Dessaint, directeur des opérations spéciales et internationales de TV5 Monde, évoque la manière dont il faut gérer cette transition et la façon dont on peut couvrir une actualité sans frontières qui peut aujourd’hui venir de toutes les parties du globe.
Bertrand Pecquerie, directeur général du Global Editors Network, s’exprime sur la transformation du support dans cette mutation de l’information, alors que le métier et l’information perdurent. Pour lui, il existe des nouvelles frontières pour les journalistes et, au-delà de ces nouvelles frontières, il existe de nouveaux continents comme le domaine de l’open data, ou journalisme de données.
Lorenzo Soccavo, chercheur indépendant en Prospective du Livre et de l’Édition, aborde les nouveaux modes de consommation de la lecture et du contenu.
Le débat
Le débat s’ouvre sur une question d’un spectateur sur la question de la frontière juridique.
Alors qu’un fonds de 60 millions d’euros a été levé par le géant du web américain pour financer les projets numériques de la presse, Philippe Colombet répond aux questions d’une spectatrice sur les grands axes de l’accord entre Google et les éditeurs de presse et sur la manière dont cela va aider la presse a innover.
Christian Ciganer-Albeniz, fondateur de la société JOL Press Editions, interroge les intervenants sur la question de la crise du contenu plutôt que celle d’une crise des supports.
Quelle place pour l’information globalisée ? Pour Philippe Dessaint, directeur des opérations spéciales et internationales de TV5 Monde, le fait d’avoir un lectorat mondial ne signifie pas que l’information doit être « aseptisée ou neutre ». Au contraire, selon lui, elle est à la fois « universelle et locale ».
Comment assurer la véracité des sources à l’heure du développement des nouveaux canaux de diffusion ? Eclaircissements de Fabrice Boé, fondateur de Fb Conseil&Stratégie, ancien président de Prisma Médias, qui insiste sur l’importance grandissante des marques pour les lecteurs. Une manière de conclure le débat pour revenir aux sources mêmes de la presse : les éditeurs doivent imposer leur spécificité dans la circulation mondiale des informations et des contenus.