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Romano Prodi, «Il Professore»

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C’est un retournement de situation qui ne manque pas d’excéder Silvio Berlusconi. Le choix du Parti démocrate de proposer la candidature de Romano Prodi, 66 ans, à la présidence de la République en Italie a ravivé les anciennes haines entre les deux anciens Premiers ministres italiens.

« Il Professore », un universitaire en politique

Universitaire de formation, chercheur spécialisé dans les problématiques industrielles, il fait ses armes en tant que ministre de l’Industrie pendant quelques mois entre 1978 et 1979, avant d’être nommé président de l’Institut pour la reconstruction industrielle en 1982, et jusqu’à 1989.

Autant dire qu’« il Professore », le premier avant l’arrivée de Mario Monti – universitaire également -, a un charisme qui tranche avec le marketing à la Berlusconi.

Première victoire contre Silvio Berlusconi

Romano Prodi se lance véritablement en politique en 1995, avec la fondation inédite d’une coalition entre sociaux-démocrates et chrétiens-sociaux au sein du parti de centre-gauche l’Olivier.

C’est  l’issu de cette campagne contre la droite de Silvio Berlusconi que Prodi remporte sa première victoire sur le Cavaliere. En 1996, il devient président du Conseil italien, l’équivalent du Premier ministre français, et est donc chargé de former un gouvernement.

Romano Prodi sorti grandi d’un passage à Bruxelles

La chute de la coalition de centre-gauche et du gouvernement Prodi en 1998 le pousse vers des aspirations plus européennes. De 1999 à 2004, il préside la Commission européenne et participe à la mise en circulation de l’euro en 2002 et à l’entrée de dix nouveaux membres dans l’Union européenne en 2004.

Retour en politique et nouveau camouflet à Silvio Berlusconi

C’est donc fort d’une stature européenne que Romano Prodi revient sur la scène politique italienne en 2005. Après avoir été élu leader de la gauche lors de primaires inédites en Italie, il fonde une nouvelle coalition de centre-gauche, l’Unione, qui remporte de justesse les élections législatives de 2006.

Malgré les vives contestations de Silvio Berlusconi, dont il est le seul à l’avoir battu à deux reprises, sa majorité parvient à élire un post-communiste de 81 ans à la présidence de la République : Giorgio Napolitano.

« Retrait » de la vie politique

Romano Prodi est vite fragilisé par la faible majorité que son parti occupe au Parlement. Il est de plus controversé pour son appui aux unions civiles pour les homosexuels. Après un vote de confiance négatif au Sénat, il présente sa démission au président italien début 2008, et déclare se retirer de la vie politique. Son départ laisse le champ libre à Silvio Berlusconi, qui, aux aguets, reprend les rênes du pays quelques mois plus tard.

Depuis ce camouflet en 2008, Il Professore a occupé plusieurs fonctions au sein de l’ONU, ne manquant pas de s’y construire une carrure plus internationale. Aujourd’hui il revient comme candidat du Parti démocrate, avec l’espoir de rassembler une Italie en perdition politique et en déroute économique.

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