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Stress, migraine, dépression: de quoi souffrent les étudiants?

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Les universités de Bordeaux et de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines viennent de lancer le projet « i-Share » afin d’étudier, de plus près, la santé des étudiants. Pendant dix ans, des chercheurs et universitaires mèneront leurs enquêtes sur une population de 30 000 étudiants.

Une étude pour combler le manque de données

L’étude – une première mondiale – s’intéressera aux « 2 millions d’étudiants en France », qui sont exposés à « des pathologies qui peuvent perturber leur vie quotidienne, voire entraîner des complications graves ». « Nous avons très peu d’informations sur les maladies auxquelles ils sont exposés et l’impact de celles-ci sur leur bien-être et leur réussite universitaire », explique Christophe Tzourio, neurologue, épidémiologiste et investigateur principal de l’étude à l’université de Bordeaux.

À la différence d’autres groupes comme les nouveaux-nés ou les personnes âgées, la santé des étudiants « est assez mal connue, fautes d’études très importantes ou sérieuses à leur sujet », ajoute-t-il. « Nous ne savons pas non plus s’il existe des facteurs de risque spécifiques pouvant conduire à l’apparition de pathologies plus tard dans la vie, ni si des interventions pourraient contribuer à réduire ces risques. Pour la première fois, une étude comblera le manque de données dans ces domaines ».

Les étudiants de toute la France sont ainsi appelés à participer, en s’inscrivant sur le site du projet « i-Share ». Ils recevront ensuite un questionnaire sur leur santé, leurs habitudes de vie et leur environnement social.

La génération Y passée au rayon X

L’étude se concentrera sur plusieurs domaines de recherche : la migraine, la santé mentale, les infections sexuellement transmissibles, les comportements à risque, addictions et accidents, et enfin l’impact des études supérieures sur la maturation du cerveau.

Les méthodes, qui combineront à la fois des facteurs socio-démographiques, psychologiques, cliniques et biologiques, s’appuieront sur différentes données et techniques plus récentes, comme l’imagerie par résonance magnétique (IRM), afin d’ « observer l’évolution de la structure et du fonctionnement du cerveau pendant les années d’études supérieures, période au cours de laquelle les étudiants sont soumis à un apprentissage intensif et prolongé ».

Les jeunes sont en effet plus touchés par la dépression et l’anxiété que le reste de la population. Une récente étude réalisée aux États-Unis par l’American Psychological Association montre que 39 % des 18-33 ans estiment que leur stress a augmenté ces derniers mois (contre 35 % en moyenne pour le reste de la population). Quant aux migraines, elles touchent un étudiant sur cinq. L’étude permettra ainsi d’évaluer les habitudes comportementales (usage de « drogues de la performance » pour les étudiants stressés par exemple), et les potentiels risques pour leur vie future.

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