La capitale polonaise, souvent baptisée la « ville-phénix », a été détruite à plus de 80% pendant la Seconde Guerre mondiale. Inscrite au patrimoine de l’Unesco en 1980, après un travail colossal de reconstruction de la ville, c’est une autre sorte de renaissance à laquelle invite le court-métrage, en 3D, intitulé « Varsovie 1935 » : celle de la vieille ville, avant la guerre dévastatrice.
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Sorti dans les salles polonaises le 15 mars, Varsovie 1935 est un petit film d’animation de vingt minutes, qui a tout de même pris trois ans avant d’être diffusé.
Une minutieuse reconstitution cartographique
Car il a fallu fouiller de longues heures sur Internet, dans les archives nationales et dans les albums photos de l’époque pour recueillir suffisamment de données afin de reconstruire le plan de la ville telle qu’elle existait avant la Seconde Guerre mondiale.
Le film a été réalisé avec l’aide des Archives nationales polonaises, qui ont mis à disposition du réalisateur, Tomasz Gomol, des photos et anciens plans de la ville – comme ceux réalisés par le britannique William Heerlein Lindley, « un véritable chef d’œuvre de cartographie », selon Pawel Weszpinski, cartographe des Archives nationales.
Le « Paris du Nord »
Avant l’Insurrection de Varsovie, et avant que la ville ne soit presque entièrement détruite par l’Allemagne d’Hitler – qui ordonne en 1944 de raser la ville –, Varsovie conservait sa place de capitale, souvent appelée le « Paris du Nord ».
En retrouvant son indépendance en 1918, la Pologne, qui était rayée de la carte depuis 123 ans, réduite au rang de ville provinciale de l’Empire russe, « redevient alors la capitale d’un pays et connaît un essor fulgurant, dans tous les domaines de la vie », raconte Pawel Weszpinski.
Varsovie 1935 invite ainsi le spectateur à découvrir et parcourir les rues, les anciens bâtiments et monuments, les places et parcs de la ville, aujourd’hui disparus.
La nostalgie en 3D
L’ensemble des données recueillies pour le film d’animation se chiffre à 12 téraoctets. « Pour obtenir notre image en trois dimensions, au moment des rendus il a fallu une capacité de calcul énorme. Nous avons profité de serveurs de l’Institut polonais des recherches nucléaires, et de ceux d’un centre de données en Chine. En Europe, personne n’a voulu nous aider, de peur de surcharger les serveurs ! », a indiqué le réalisateur Tomasz Gomol à l’AFP.
En invitant les spectateurs à se balader dans la ville de l’entre-deux guerres, le court-métrage montre les ambitions de Varsovie, qui souhaitait alors devenir une ville moderne, se dotant d’infrastructures, de voitures et de tramways. Le film, « c’est Varsovie dont on a la nostalgie », souligne le président de la fondation Warszawa1939, Ryszard Maczewski.