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Willem-Alexander: un jeune souverain sur le trône des Pays-Bas

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Le 28 janvier dernier, la reine Beatrix des Pays-Bas abdiquait. Comme sa mère et sa grand-mère avant elle, elle a suivi la tradition familiale, passant le flambeau royal à son fils aîné, le prince Willem-Alexander d’Orange, qui vient de souffler ses 46 bougies. Dans sa déclaration officielle, sa mère exprimait ainsi son souhait de « placer la nation dans les mains d’une nouvelle génération ». C’est désormais chose faite, avec ce nouveau souverain, le plus jeune d’Europe.

Premier héritier masculin depuis un siècle

Selon les vœux du Palais royal, le prince Willem-Alexander est couronné ce mardi 30 avril, à Amsterdam. Aîné des enfants de la reine Beatrix et de Claus von Amsberg, il devient le futur héritier de la couronne néerlandaise dès le 30 avril 1980, lorsque sa mère devient reine à la suite de la reine Juliana, qui abdique à l’âge de 71 ans. Pour la première fois depuis 1890, les Pays-Bas s’apprêtent à accueillir un homme sur le trône.

« Prince Pils »

Après une enfance assez turbulente (on raconte que le petit prince s’amusait à jeter des boules de neige sur les journalistes lors de ses vacances en Autriche), le prince Willem-Alexander est envoyé dans une école privée du Pays de Galles pour finir ses études secondaires.

En 1987, il part étudier l’histoire à l’Université de Leiden, dont il sort diplômé en 1993, après avoir présenté une thèse de doctorat sur « la réponse hollandaise à la décision française du président Charles de Gaulle de quitter l’OTAN ». Pendant les années 80, Willem-Alexander est surnommé « Prince Pils », en raison du goût prononcé du jeune prince pour la fête et pour la bière du même nom.

Un sportif pilote de chasse

Ses études finies, Willem-Alexander se prépare pour la monarchie : il assiste à plusieurs cours, notamment à l’Ecole nationale de l’aviation, où il obtient une licence de pilote, et à l’Armée royale. 

Le prince d’Orange est également un passionné de sport : il pratique le golf, la voile et le tennis, ainsi que le patin à glace (il a notamment participé à plusieurs marathons de patinage), et dirige le comité des Jeux olympiques néerlandais jusqu’en 1998, puis devient membre du Comité international olympique (CIO). Et pour célébrer le 100ème anniversaire des Jeux Olympiques de 1928, qui s’étaient tenus à Amsterdam, le prince Willem-Alexander soutient la candidature du pays pour les JO de 2028.

Máxima, épouse aimée… mais controversée

En 1999, Willem-Alexander rencontre celle qui deviendra sa femme lors d’un séjour chez des amis communs, à Séville. Trois ans plus tard, après une demande en mariage sur patins à glace – que Máxima accepte, malgré ses « mains gelées », comme le rapporte Paris Match –, le mariage est célébré à Amsterdam.

Máxima, argentine d’origine basque, portugaise et italienne, qui travaillait dans une banque d’investissement new-yorkaise, est appréciée des Néerlandais. Mais la position controversée de son père, Jorge Zorreguieta, ancien ministre du dictateur argentin Jorge Videla, entache quelque peu sa réputation. Sous la pression de la classe politique néerlandaise, le père de Máxima n’assiste pas au mariage de sa fille. Il n’assistera pas non plus à l’intronisation de son gendre.

Avec sa femme, Willem-Alexander devient père de trois filles, les princesses Catharina-Amalia (désignée comme princesse héréditaire), Alexia et Ariane.

Un progressiste proche du peuple

S’il assurait, dans sa jeunesse, qu’il laisserait bien la charge du trône à son frère, Willem-Alexander a dû cependant faire face à un drame familial douloureux : Johan Friso, son frère d’un an et demi son cadet, subit un tragique accident de ski en février 2012 en Autriche. Emporté dans une avalanche, écrasé sous un mètre de neige, il tombe dans un profond coma dont il n’est toujours pas sorti.

Malgré la charge royale qui pèse désormais sur lui, le prince Willem-Alexander déclarait dans une récente interview qu’il n’était pas « un fétichiste du protocole » et que les Néerlandais pourront l’appeler comme ils le veulent. « Je préfère qu’ils se sentent à l’aise plutôt que de trébucher sur les mots », ajoutait-il, précisant qu’il était conscient d’être garant de la tradition, mais serait avant tout « un roi du XXIème siècle, qui peut rassembler, représenter et encourager la société ».

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