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150 ans du SPD: de l’association d’ouvriers au plus vieux parti allemand

23.05.2013 par La Rédaction
150 ans du SPD: de l’association d’ouvriers au plus vieux parti allemand

Le Parti social-démocrate (SPD) fête aujourd’hui son 150ème anniversaire à Leipzig. Comment le plus vieux parti d’Allemagne a-t-il traversé le XXe siècle ? Quelles sont les grandes figures de la social-démocratie allemande ? Elisabeth Humbert-Dorfmüller, secrétaire de section du SPD-Paris et membre du Secrétariat international du Parti Socialiste, a répondu aux questions de JOL Press.

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JOL Press : 2013 ne marque pas vraiment les 150 ans du SPD, mais ceux de son prédécesseur. Pourriez-vous revenir sur les circonstances de la création du parti ?
 

Elisabeth Humbert-Dorfmüller : En réalité, c’est une association d’ouvriers qui a été créée en 1863 par Ferdinand Lassale à Leipzig. C’est l’époque de Bismarck, avec le contexte que cela implique, et notamment Carl Marx et Engels qui constatent des difficultés face dans la classe ouvrière naissante. Cette association de Ferdinand Lassale a donc pour but de défendre le droit des ouvriers, un peu comme un syndicat aujourd’hui.

Le SPD considère que 1963 est sa date de création, cependant certains jugent qu’il ne s’agissait pas encore tout à fait d’un parti, mais davantage d’un syndicat. Sa politisation n’arrive que plus tard, d’autant plus que sous Bismarck les associations politiques de gauches sont interdites, et les socialistes poursuivis. Il faut donc cacher ça sous une autre forme, et cette forme est une association de soutien aux ouvriers et à leurs familles.

JOL Press : A partir de quand cette association se politise-t-elle ?
 

Elisabeth Humbert-Dorfmüller : La politisation arrive avec la fin de ces lois contre les socialistes, dans les années 1890, après le limogeage de Bismarck. Commence alors une lutte pour l’installation d’une démocratie parlementaire, puisque l’Allemagne était à l’époque un empire.

Au début du XXe siècle apparaît une scission entre ceux qui veulent préparer une révolution socialiste une commune, et souhaitent mettre en place les thèses de Marx, avec la dictature du prolétariat, et les réformistes qui sont davantage favorables à un passage par une démocratie parlementaire. Cette grande querelle est finalement tranchée en faveur des réformistes.

Après la fin de la Première guerre mondiale, cette querelle réapparaît. Friedrich Ebert, le premier président de la République allemande, celle de Weimar, est un social-démocrate, mais est très contesté par ceux qui veulent faire chuter le régime pour installer un régime communiste à l’image de l’Union soviétique.

JOL Press : Donc au commencement, il s’agissait d’un parti marxiste : que reste-t-il de ces origines ?
 

Elisabeth Humbert-Dorfmüller : Évidemment, le SPD n’est plus du tout un parti marxiste aujourd’hui. En 1959, avec le programme de Bad Godester, le parti décide de renoncer à ses préceptes marxistes.

En raison de la partition de l’Allemagne en deux, avec notamment une zone soviétique, il n’est plus possible pour le SPD de garder comme idéal le marxisme, puisque l’union soviétique impose cet idéal en RDA. Comme les Allemands de l’ouest ne jugent pas attractif ce mode de fonctionnement, il y a une prise de conscience. On préfère alors installer une économie de marché et chercher à répartir au mieux les fruits de la croissance.

Cependant le SPD ne renie pas ses origines : Marx était allemand, il était un grand penseur, posait de bonnes questions et avait constaté un dysfonctionnement grave. Même s’il ne reste pas grand-chose de ces origines marxistes, le SPD a toujours cherché à garder une certaine conscience de la classe ouvrière.

JOL Press : Comment expliquez-vous le fait que le SPD ait toujours balancé entre un programme politique officiel radicalement de gauche et une mise en pratique du pouvoir plus apaisée et moins radicale ?
 

Elisabeth Humbert-Dorfmüller : Après la Seconde Guerre mondiale, il est vrai que le SPD a par exemple essayé de ne pas trop s’allier aux Américains, mais plutôt de garder une position neutre entre l’Union soviétique et les États-Unis. Le gouvernement de droite, emmené par Conrad Adenauer, s’est pourtant allié aux Américains et à la France ; il n’y avait donc plus de possibilité de revenir en arrière.

Le SPD est arrivé au pouvoir en 1969, avec le chancelier Willy Brandt. Sans remettre en question l’alliance avec les États-Unis, il a néanmoins voulu rééquilibrer la diplomatie, notamment en favorisant une politique de détente avec la RDA. Le SPD est alors un parti qui veut apaiser le rôle de l’Allemagne dans la guerre froide avant tout, et ce comportement de neutralité est en quelques sortes resté.

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JOL Press : Quel rôle a joué le SPD dans les relations franco-allemande d’abord, puis dans la construction de l’Europe ?
 

Elisabeth Humbert-Dorfmüller : Au départ, l’Europe n’est pas vraiment l’apanage du SPD. D’abord parce que le traité de Rome est signé en 1957, et que le premier chancelier social-démocrate qui arrive après la guerre est Willy Brandt en 1969.

Ce n’est donc pas un parti pro-européen, du moins dans l’après-guerre. Ce scepticisme sur le traité de Rome commence à changer au début des années 60. Le SPD devint ensuite un parti extrêmement européen, avec des chanceliers comme Helmut Schmidt, arrivé en 1974, qui croit complètement en cette idée de construction européenne.

JOL Press : Gerhard Schröder a-t-il incarné une rupture dans la SPD ? En quoi a-t-il changé le parti ?
 

Elisabeth Humbert-Dorfmüller : Je pense que l’on peut comparer Gerhard Schröder à Tony Blair : tous deux ont réellement cherché à faire une cassure dans le parti.

Lors de son premier mandat de chancelier, Schröder reste dans une tradition plus sociale-démocrate, par exemple en gouvernant avec les Verts. Puis, en 2002, alors qu’il entame son second mandat, on assiste à l’explosion de la bulle Internet accompagnée d’une crise économique. D’autant plus qu’avec la réunification allemande, l’économie est restée très atone durant les années 90.

Gerhard Schröeder développe alors l’Agenda 2010, qui incarne un changement radical des thèmes sociaux-démocrates. Son objectif est tout simplement de rendre l’Allemagne compétitive, ce qui provoque de nombreuses contestations parmi les syndicats et les salariés. C’est une culture différente que Schröder a tenté d’imposer au parti.

Cela a fonctionné sur le plan économique, avec de bons résultats, mais sur le plan politique, le SPD en a beaucoup souffert. Le parti perd le pouvoir en 2005, et fait son plus mauvais score depuis la Deuxième guerre mondiale en 2009. Et il ressent toujours les « effets Schröder » aujourd’hui, au point que la direction du parti a commencé à faire marche arrière sur certains points.

JOL Press : Justement : qui est la figure la plus marquante de l’histoire du parti ?
 

Elisabeth Humbert-Dorfmüller : Même si Gerhard Schröder a été un grand réformateur, je ne pense pas que ce soit lui. Je dirais plutôt le premier chancelier d’après-guerre, Willy Brandt. Et aussi le tout premier président de la République allemande, Friedrich Ebert, après la Première guerre mondiale. Ce sont vraiment deux grandes figures du SPD.

JOL Press : La présence d’Angela Merkel à Leipzig pour l’anniversaire du SPD étonne beaucoup en France : est-elle critiquée en Allemagne ?
 

Elisabeth Humbert-Dorfmüller : En réalité, le SPD a voulu présenter ces festivités comme un évènement institutionnel avant tout, puisque c’est le parti le plus ancien d’Allemagne. Il a donc voulu impliquer toute la scène politique allemande. Cependant, si le président de la République allemande, Joachim Gauck, fera un discours ; si François Hollande, le grand camarade socialiste d’un pays ami, fera un discours ; Angela Merkel ne fera pas de discours.

Le message est avant tout qu’il s’agit d’un évènement important pour toute la démocratie allemande. Angela Merkel sera davantage là pour représenter une partie de l’histoire politique allemande en tant que chancelière plutôt que pour son parti.

Propos recueillis par Antonin Marot

La Rédaction


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