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Affaire Bettencourt: le juge Gentil fragilisé par de nouvelles révélations

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Alors que le dossier Bettencourt semblait en passe de se boucler, une révélation risque de faire basculer toute l’affaire. Le Parisien révèle en effet, ce jeudi 30 mai, que l’un des médecins chargés de l’expertise menée sur Liliane Bettencourt en juin 2011, nommé par le juge Jean-Michel Gentil, est en fait une proche du magistrat instructeur du dossier : le Pr Sophie Gromb, meilleure amie de l’épouse du juge Gentil, aurait été la témoin de leur mariage en 2007.

Une amie du juge Gentil

Toujours selon Le Parisien, Sophie Gromb, chef du service de médecine légale du CHU de Bordeaux, était en première ligne de l’expertise. Elle serait même restée seule 35 minutes avec le juge Gentil et Liliane Bettencourt, dans sa chambre, à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), avant que quatre autres experts ne les rejoignent.

Si le juge Jean-Michel Gentil n’a pas souhaité répondre au Parisien, son avocat a paru surpris de ce lien existant entre le juge et Sophie Gromb : « J’avoue que je ne connais même pas le nom de ces experts », a assuré Me Rémi Barrousse. « Cela relève de la vie privée des gens, je ne vous répondrai pas ».

Une faute déontologique

« Dès lors qu’un médecin est inscrit sur la liste des experts, rien n’interdit formellement au juge d’instruction de le désigner, même si c’est un ami. Mais il est alors évident que le juge commet là une faute déontologique, dont les avocats de la défense vont pouvoir tirer parti », explique un haut magistrat dans les colonnes du Parisien.

L’avocat de Patrice de Maistre, l’ancien homme de confiance de Mme Bettencourt, Me Pierre Haïk, a déclaré à l’AFP que « cette information, si elle devait être avérée, serait gravissime, surtout de la part d’un juge toujours très précautionneux sur les conflits d’intérêt ». Et d’ajouter : « La situation serait extrêmement délicate », d’autant que l’information n’a pas encore été « démentie par les principaux protagonistes ».

Une « justice spectacle » ?

« Il appartiendra au procureur de la République de vérifier ces informations. Si elles étaient confirmées, nous envisagerons, avec l’ensemble des confrères, des initiatives judiciaires », a indiqué de son côté Me Thierry Herzog, l’avocat de Nicolas Sarkozy.

Invité de LCI, Jean-Pierre Raffarin, l’ancien Premier ministre, a déploré des « rebondissements » d’une « justice spectacle » : « La justice spectacle connaît les difficultés du spectacle, avec les rebondissements ». Or, il faut à la justice « de la sérénité, du calme et une certaine discrétion pour qu’elle travaille profondément », a-t-il expliqué.

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