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Agression de La Défense: Alexandre, 22 ans, djihadiste isolé

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Arrêté mercredi 29 mai, l’auteur de l’agression d’un militaire français dans le quartier de la Défense a avoué les faits. À tout juste 22 ans, Alexandre voulait tuer au nom d’Allah. Heureusement pour le militaire, Cédric Cordiez, le coup de couteau ne lui a pas été fatal.

Marginal

Quelques jours après l’agression mortelle d’un soldat britannique à Londres par deux islamistes radicaux, on assiste à une recrudescence d’actes terroristes individuels. Alexandre, originaire des Yvelines, s’était converti à l’islam à sa majorité, prenant le nom d’Abdelhak. Partisan d’un islam radical, le jeune homme vivait de manière assez marginale.

Arrêté mercredi matin sans résistance chez une amie chez qui il logeait à La Verrière, l’agresseur a reconnu avoir agressé le militaire. Il aurait expliqué aux policiers qu’il avait passé ensuite trois jours caché dans un wagon désaffecté. Dans une conférence de presse, le procureur de Paris François Molins a déclaré que l’homme avait « reconnu les faits » et que sa « volonté de tuer était assez évidente ».

Déjà connu des services de police

Le jeune agresseur était pourtant déjà connu de la police pour avoir commis plusieurs infractions, notamment des vols et des petits délits. S’il n’avait cependant pas de casier judiciaire, il avait fait l’objet de plusieurs rappels à la loi.

Mais en février dernier, un service de renseignement signale le caractère « radical » du jeune homme dans une note qui « présente cet individu comme un fondamentaliste musulman », sans pour autant avoir un « profil djihadiste », selon les mots du ministre de l’Intérieur Manuel Valls, interrogé au micro de RTL. Il était notamment surveillé pour son comportement radical après avoir fait une prière de rue.

Il a été reconnu grâce à des traces d’ADN retrouvées sur des objets laissés sur place après l’agression – un pull, un sac et une bouteille, ainsi qu’un des deux couteaux qu’il avait achetés juste avant l’agression.

Un acte isolé ?

« Le caractère des faits, leur commission trois jours après Londres, et la prière faite juste avant le passage à l’acte nous laissent supposer qu’il a agi au nom de son idéologie religieuse et que son souhait était d’attaquer un représentant de l’État », a précisé le procureur. Le directeur de la police judiciaire de Paris, Christian Flaesch, a cependant déclaré que « peu d’éléments pouvaient laisser croire à la dangerosité »de l’agresseur, qui venait d’« une famille tout à fait honorable »

L’agression relance ainsi la question du terrorisme isolé : car s’il est passé à l’acte, Alexandre-Abdelhak semble avoir agi seul. Une forme de « djihad individuel », selon les mots de Jean-Charles Brisard sur RMC.

« Ce n’est pas nouveau, ça a été inventé par Al-Qaïda, avant même le 11 septembre. Ce qui est intéressant, c’est de voir qu’Al-Qaïda, à travers le magazine « Inspire », avait appelé il y a quelques mois à la multiplication précisément des attaques contre les forces de l’ordre et des militaires, dans les pays occidentaux »

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