La polémique autour du clip d’Indochine ne désenfle pas. Le réalisateur québécois Xavier Dolan, auteur de la vidéo controversée, vient de publier une longue lettre ouverte adressée à Françoise Laborde, membre du CSA, qui souhaite interdire la vidéo aux moins de 16 ans.
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« Insoutenable ». C’est le terme qu’a employé Françoise Laborde, membre du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, le 2 mai dernier, pour qualifier la violence de certaines images du clip College Boy d’Indochine, réalisé par Xavier Dolan. Choquée par la cruauté de ces images, la journaliste a souhaité faire interdire la vidéo aux moins de 16 ans : « Ces images n’ont pas leur place dans des chaînes consacrées à la musique », estime-t-elle.
Offensé par cette mesure, Xavier Dolan lui a répondu dans une lettre ouverte publiée mardi 7 mai dans le Huffington Post. Le jeune cinéaste québécois y défend son clip « produit dans l’optique de fournir à la jeunesse une œuvre qui puisse illustrer la brutalité dont ils sont à tour les dépositaires, instigateurs ou témoins ».
Une apologie de la violence ?
Le réalisateur des Amours Imaginaires refuse de se voir accuser de faire l’apologie ou de la banaliser. Il le répète, son travail vise à dénoncer le harcèlement à l’école : « Les plateformes de diffusion en ligne ont pu nous assurer, depuis jeudi dernier, un nombre de visionnages approchant le million. En effet, l’Internet veillera à la survie de ce document produit non pas dans l’optique d’exploiter la violence de manière superficielle, mais bien dans celle de fournir à la jeunesse une oeuvre à la fois réaliste et poétique, et qui puisse illustrer de manière graphique la brutalité dont ils sont à tour les dépositaires, instigateurs, ou témoins », écrit-il.
Trois décennies de retard
Le réalisateur québécois reproche également à la journaliste française d’arriver avec « environ trente-cinq ans de retard » sur le débat de la légitimation de la violence à l’écran. « Car qu’en est-il de tous ces films qui prennent l’affiche chaque vendredi et qui banalisent le geste violent depuis les quatre dernières décennies? » lance-t-il. Le cinéaste en profite pour rapeller que les jeunes sont confrontés chaque jour à des images violentes, « lorsqu’ils regardent les nouvelles françaises où des familles s’en prennent physiquement à des couples homosexuels manifestant pacifiquement », indique-t-il.
Xavier Dolan conclut en remerciant Françoise Laborde pour ce « coup de marketing », dont ni lui ni Indochine n’avait besoin précise-t-il, en créant ce « scandale imaginaire ».