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Conférence de presse de F. Hollande: la gauche sereine, la droite abasourdie

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Pour la deuxième fois depuis son entrée en fonction, le président Hollande s’est prêté à l’exercice de la conférence de presse solennelle. L’exercice était d’emblée difficile et c’est dans un contexte de récession, de hausse du chômage et d’un pouvoir d’achat des Français en baisse que le Président s’est exprimé, confiant et serein devant plusieurs dizaines de journalistes réunis à l’Elysée.

La gauche confiante

A gauche, la confiance règne, en écho à l’espoir insufflé par le Président. Pour Jean-Christophe Cambadélis, « le second souffle du quinquennat, permis grâce au sérieux budgétaire et aux efforts des Français, commence ». « Le président de la République a balisé l’avenir en éclairant le débat européen et a secoué la France de sa torpeur par une offensive précise contre le chômage, tout en s’attaquant dans la justice aux réformes structurelles. C’est le temps du mouvement pour une France nouvelle », a indiqué le député de Paris dans un communiqué.

Même sentiment pour Elisabeth Guigou qui, dans un communiqué, a estimé que le Président avait été « courageux, offensif et déterminé ». Pour la présidente PS de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée, « le président de la République a su aujourd’hui redonner du sens à son projet pour la France : défense de notre souveraineté, sérieux économique et budgétaire, amélioration de notre modèle social, avec pour ligne de conduite l’égalité et la justice. Il a présenté une vision de la France dans l’Europe et dans le monde en proposant à nos partenaires européens, au premier rang desquels l’Allemagne, plusieurs initiatives de première importance pour relancer le projet européen ».

« Offensif ». Pour le président de l’Assemblée nationale, l’exercice auquel s’est prêté François Hollande était une « grande conférence de presse ». « C’était une grande conférence de presse d’un président à l’offensive. Il a su trouver les mots justes, il a su fixer les objectifs. Les Français vont être attentifs à cette explication qu’il a voulu leur donner », a jugé le socialiste Claude Bartolone.

« Le pouvoir socialiste est dans un état clinique très préoccupant »

Mais en face, dans l’opposition, on s’attaque à l’inaction de François Hollande et de son gouvernement. Dans un communiqué, le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale a jugé que François Hollande était apparu « attentiste, indécis et inapte à l’action ». Pour Christian Jacob, « le président de la République a conclu en affirmant que le problème, ce n’est pas la France. Nous partageons son point de vue : le problème pour la France, c’est François Hollande ».

« Après un an de pouvoir, le pouvoir socialiste est dans un état clinique très préoccupant avec une majorité qui le soutient comme la corde soutient le pendu, » a ajouté le député-maire de Provins.

Sur son compte Twitter, le député-maire de Nice, Christian Estrosi, s’est attaqué au Président sur le terrain de la réforme des retraites. « Avoir violemment critiqué nos réformes des retraites pendant 5 ans pour finalement dire la même chose. Les mensonges continuent », a-t-il écrit.

C’est à la suite de l’annonce de la relance d’un « grand emprunt » que Benoist Apparu, député UMP de la Marne, s’est également exprimé sur Twitter. « La différence entre grand emprunt de Sarkozy et de Hollande c’est que nous annoncions combien et comment. Là rien ! », a déclaré le député.

Les extrêmes attaquent de tous les côtés

Les extrêmes ne sont pas restés en reste. C’est sur Twitter également que Jean-Luc Mélenchon a commenté la conférence de presse présidentielle. « Même les dindons arrivent à s’envoler un peu, Hollande doit faire un effort ! » a déclaré le co-président du Parti de Gauche.

Dans un communiqué, la présidente du Front national a estimé que le président avait été « servile » aux « dogmes européens ». Selon Marine Le Pen, qui choisit de s’attaquer tant à la majorité qu’à l’opposition « l’UMP qui fait mine de protester devant la politique désastreuse de François Hollande, devrait quant à elle avoir l’honnêteté de reconnaître qu’elle aurait évidemment fait au pouvoir exactement la même politique, suivant de manière aussi docile, peut-être même encore davantage, la feuille de route écrite par Bruxelles et Berlin ».

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